Archives de Catégorie: romans historiques

Le premier roman de Louise Tremblay-D’Essiambre réédité

Guy Saint-Jean éditeur publie une édition spéciale du premier roman de Louise Tremblay-D’Essiambre pour célébrer ses 30 ans d’écriture

La fille de Joseph, premier roman de Louise Tremblay-D'Essiambre est publié en édition spéciale anniversaire chez Guy Saint-Jean éditeur.

La fille de Joseph, premier roman de Louise Tremblay-D’Essiambre est publié en édition spéciale anniversaire chez Guy Saint-Jean éditeur.

La fille de Joseph
Et c’est vraiment avec beaucoup d’émotion que l’on lit ou relit cet excellent grand roman décrivant avec bouleversements l’histoire d’une femme qui dès sa naissance est confrontée à la rigidité d’un père ayant perdu sa femme par sa propre mésaventure frondeuse sur la route de la maison. Un père grand et robuste, patron d’atelier dans un village au bord du fleuve, atelier amené comme si c’était aujourd’hui à se remettre en question face aux changements dans la société et surtout en raison d’abord de la guerre et ensuite de la fin de la guerre. La jeune femme aussi doit se remettre en question, elle qui a comme son père une grande soif d’ambition et des idées plein la tête, plus de l’énergie à revendre dans un monde où les femmes sont cantonnées dans des mentalités ne leur laissant aucune place en société ou en affaires. Sauf si elles entraient en religion, si elles s’enfermaient en renoncement dans un cloître avec d’autres femmes rejetées ou rejetant la société.

Un grand roman qui divertit et qui fait réfléchir en raison de toutes ses observations et sa sensibilité. Avec une plume qui s’assure toujours de bien dire les choses, de bien exprimer sa pensée, souvent de dépeindre avec beaucoup de poésie.

Pour l’occasion des 30 ans d’écriture de cette grande écrivaine québécoise, cette édition spéciale est cartonnée avec signet en tissus.

EXTRAITS / CITATIONS

« Cette existence rude et intransigeante n’épargnait personne sinon quelques notables qui semblaient concerter leurs efforts pour ne rien changer. » (p. 15)

« Habituée à évoluer dans un monde d’adultes où l’indépendance, le calme, l’autonomie régnaient, Julie était complètement perdue dans cet environnement d’enfants. » (p. 90)

« Julie, en s’asseyant dans la voiture, pensa curieusement qu’elle n’était que de passage. » (p. 139)

« La Supérieure ne pouvait lui tenir rigueur de ce geste qui en était un de défense. »

La fille de Joseph, premier roman de Louise Tremblay-D’Essiambre est publié en édition spéciale anniversaire chez Guy Saint-Jean éditeur.


FFM : Le patron de l’usine

En Chine, dans une ville où il ne reste qu’une centaine d’usines de jouets alors qu’il y en a déjà eu plus de mille et que les commandes se font rares, les employés n’ont pas été payés depuis des mois et le patron de l’usine doit s’organiser avec le prix des matières premières qui augmente, le taux de change qui fluctue et les autres joueurs auxquels il doit des comptes sans oublier son dernier client qui fait partie de la rigide globalisation et qui utilisera qui et ce qu’il faut pour écraser et repartir gagnant, sans jamais se soucier des humains qu’il aura exploités ni de la condition dans laquelle il les laisse.

« Il s’agira une erreur pour tout faire couler. »

« Patrons esclavagistes, PAYEZ-NOUS ! »

FFM : Le patron de l'usine Conférence de presse

FFM : Le patron de l’usine
Conférence de presse

Dans cette Chine d’aujourd’hui où l’argent compte énormément mais où l’on maquille toujours les conditions de vie des travailleurs toutes améliorées qu’elles soient (sûrement la raison des sempiternelles redélocalisations d’usines) venus de province, on peut voir des patrons d’usine qui, de découragement, pensent au suicide puis devront faire face à la justice et payer leurs employés.

Le réalisateur du film Le patron de l’usine a avoué en conférence de presse au Festival des films du monde 2014 avoir lui-même été patron d’usine en électronique avant de consacrer sa carrière au cinéma. Il insiste que son film est une fiction basée sur des réalités observées.

J’ai eu le plaisir de rencontrer le réalisateur Zhang Wei qui annonce son film en chinois : http://youtu.be/rS4AnIR85TQ


FFM : Grand film épique kirgize

Quand on parle de la chaleur des gens du nord, on peut parler des chaleureux Kirgizes qui présentent cette année au FFM une grande page de leur histoire, une vaste page de toute l’histoire des montagnes d’Asie, l’histoire de plusieurs peuples qui se sont à une époque unis sous l’aile dirigeante de la première féministe des lieux, une femme que l’on avait mariée sans son consentement avec un mari déjà déterminé pratiquement dès sa naissance. Sauf que cette reine des montagnes, qui a régné de sa jeunesse jusqu’à l’âge avancé de près de 100 ans (donc plus longtemps que la reine Elisabeth II dont les ancêtres avaient aussi l’oeil sur ce pays et à la même époque…), cette femme de tête s’est sauvée pour ensuite prendre mari selon son choix.

C’est le plus grand film jamais produit par ce pays tout petit qui fut au 20e siècle incorporé par les soviets. Et que penser du sujet plus qu’actuel puisqu’il s’agissait déjà à cette époque de combattre une invasion russe ?

Il faut savoir qu’en plus de l’extraordinaire destinée racontée et de son budget extraordinaire, le film a attiré plus de dix mille figurants bénévoles et pris plus de vingt ans à aboutir si on calcule à partir du jour où l’idée a surgi, le livre publié, le documentaire filmé. Voilà enfin un grand aboutissement, un grand film épique à voir absolument pour les vastes et magnifiques paysages, les costumes très élaborés, les traditions, les jeux compétitifs et combats de montagnards, l’esprit solidaire des hommes contre l’épanouissement des femmes, l’esprit combatif d’une grande femme déterminée, les épiques scènes à cheval y compris un saut périlleux du haut d’une très haute chute, de fines prises de vue en miroir sur le glaçage d’un pot en céramique, l’esprit buté dans les palais de St-Petersbourg, les falaises ocres dans lesquelles on a creusé une route… bref, c’est un film époustouflant et émouvant car pour imposer la liberté à son peuple et pour veiller à la destinée de son pays, cette femme devra laisser tuer son mari et ses deux fils par les envahisseurs.

L’équipe du film a donné une conférence de presse aujourd’hui au Festival des films du monde de Montréal. Une équipe d’une grande chaleur humaine que l’on voudrait revoir souvent.

Par ailleurs, quatre actrices différentes incorporent le personnage historique de la datka Kurmanjan. On y voit aussi un émir et un kahn ainsi que quelques brèves scènes de combat contre les Russes – là n’étant pas l’accent souhaité du film puisqu’il s’agissait de faire connaître cette grande femme qui a consacré toute sa vie à son pays et ce, malgré le sexisme traditionnel et religieux. Une inspiration pour toutes les femmes et aussi pour les hommes !

Quelques phrases tirées des dialogues :

« Vous croyez qu’une femme n’est pas un être humain ? »

(Je réponds : Non, bien sûr, ni abuse-t-on de la taxation dans les palais, ni les femmes subissent-elles de sexisme encore aujourd’hui…)

« Il n’y a pas un seul drapeau qui ne soit taché de sang. »

« J’ai aussi entendu dire que dans le canyon, nous avons été battus par une femme », reproche l’émir au kahn.

KURMANJAN DATKA, REINE DE LA MONTAGNE, un grand film épique kirgize.

Projections au FFM
Le vendredi 22 août 2014 – 19:00 – CINÉMA QUARTIER LATIN 10
Le samedi 23 août 2014 – 13:20 – CINÉMA QUARTIER LATIN 10
Le mardi 26 août 2014 – 16:00 – CINÉMA QUARTIER LATIN 12

VIDÉOS

Entrevue avec une députée kirgize ayant travaillé pour la production du film, Madame Zhyldyzkan Dzholdoshova, productrice et chef de l’opposition au Parlement de son pays, avec l’aide de l’interprète Alexandra Okuneva, épouse du Consul honoraire kirgize à Montréal :  http://youtu.be/-QeCJgZKkXE

Présentation rapide, en anglais, et présentation des délégués officiels :  http://youtu.be/X9jMA99LRlI

Festival des films du monde

http://www.kurmanjan.com


Isa, T2

L’île de l’ermite
Auteure : Sergine Desjardins

Isa, Tome 2 L'île de l'ermite Auteure : Sergine Desjardins Guy Saint-Jean éditeur

Isa, Tome 2
L’île de l’ermite
Auteure : Sergine Desjardins
Guy Saint-Jean éditeur

Ce roman est infiniment émouvant, d’autant plus qu’il raconte une histoire vécue, celle d’une enfant ayant passé de nombreuses années parmi les lépreux alors qu’elle n’avait que des éruptions causées par la chaleur. Oui, mais sa mère était très belle et il y avait des hommes pour faire subir les pires sévices autres afin d’assouvir leurs intérêts.

Il y avait aussi des hommes médecins, malades et victimes pour abuser et s’en prendre à plus faibles ou moins organisées qu’eux. Et l’on s’y retrouve dans ce roman historique, que l’on vive à Montréal ou ailleurs, dans notre 21e siècle, en raison justement de toutes les manoeuvres pratiquées par les médecins, religieux et autres meneurs motivés par l’argent, le pouvoir ou la méchanceté qui pour vivre leur gloire ont besoin d’en écraser d’autres en quantités.

C’étaient les années 1847-48 au Nouveau-Brunswick. De nombreux personnages sont inspirés de personnes ayant réellement vécu ces années difficiles à leur manière, avec citations tirées de documents d’époque.

Ce livre intéressera aussi ceux et celles qui s’intéressent à la parité homme-femme, aux écoles d’infirmières et couvents de religieuses, aux débuts de la photographie, à la fuite d’esclaves noirs américains, aux imposteurs qui prennent tout le crédit pour le travail des autres… Tant d’effroyable misère imposée à nos semblables, tant de courage, tant de résilience.

L’auteure Sergine Desjardins se surpasse dans ce second tome d’Isa dans lequel elle termine cette histoire aussi humaine qu’inhumaine et fournit en fin de volume une note de quatre pages sur la léproserie de Tracadie ainsi qu’un tableau chronologique précis de six pages.

CITATIONS / EXTRAITS

« Ce qui est infiniment troublant, c’est de constater, a posteriori, que les mauvaises intentions se cachent parfois derrière les plus beaux sourires. Et que nous avons presque tous, un jour ou l’autre, cru à ces sourires-là. Isa à Gus. (p. 49)

« L’explication était simple : non seulement la lèpre était une maladie infiniment plus honteuse que la syphilis, mais les syphilitiques n’étaient séquestrés nulle part. Un époux pouvait même cacher cette maladie à sa femme, quitte à la contaminer. » (p. 32)

« Après son départ, Isa releva sa manche. Ses bras, comme chaque été, étaient couverts de dartres. Elle se demanda si ce médecin-là saurait faire la différence entre sa maladie de peau et la lèpre. » (p. 57)

« Il avait beau se montrer chaleureux et compatissant, quelque chose chez cet homme lui déplaisait. Quelque chose qu’elle n’arrivait pas à nommer, mais qui, malgré tout, semait une certitude en elle : on ne pouvait lui faire confiance. » (p. 50)

« Plus le temps passait, plus il prenait conscience à quel point le prix à payer pour son ambition était élevé. » (p. 85)

« 1858 : Très malade, Rosalie Jetté est victime de mauvais traitements, en partie à cause de la Supérieure, Sainte-Jeanne-de-Chantal. » (p. 454, Tableau chronologique)

Isa, Tome 2, L’île de l’ermite, de Sergine Desjardins est très chaudement recommandé et disponible en plusieurs formats chez Guy Saint-Jean éditeur.


L’amour des hommes

L’amour au masculin, la dureté de la vie

L’amour des hommes, roman Auteure :  Hélène Rioux Lévesque éditeur

L’amour des hommes, roman
Auteure : Hélène Rioux
Lévesque éditeur

Dans ce roman, Hélène Rioux raconte l’histoire d’Éléonore en trois lieux et en petites douzaines : douze semaines en Corse, douze jours en Andalousie, douze heures à Montréal… Son personnage Éléonore se présente cette fois en fonction de sa relation avec Don Juan qui, lui, est présenté en trois incarnations. Trois temps, trois versions de la vie, de l’amour et de la mort. Toutes sortes de vies, d’amours et de morts.

CITATIONS / EXTRAITS

« Que disions-nous ? Clément parlait, et il était hermétique. […] Nous parlions de l’amour – ses manifestations, ses images, ses mensonges, le désir surtout, l’omniprésent désir. Nos conversations, le soir, dans son studio ou dans le mien, quand la télévision était allumée, que l’état du  monde nous était résumé en nombre de victimes et indices boursiers. » (p. 36)

« Il se souvient alors qu’il a une demi-soeur à Calvi, fille naturelle de son père et d’une parente de sa mère […] Elle s’appelle Vanina, elle est bientôt séduite – elle qui n’a jusqu’alors connu que des montagnards sévères et laconiques. Mais Don Juan a son code d’éthique, et quand il sa sent à sa merci, il veut qu’elle sache à qui elle cède et qu’elle accepte de lui céder. Il lui révèle leur lien de parenté. Épouvantée, elle appelle à l’aide sa famille. Forcé d’affronter son hôte en duel, il le tue d’un coup d’épée et prend la fuite par un escalier dérobé. Le lendemain, il monte à bord d’un navire en rade dans le port de Calvi. » (p. 43)

L’AUTEURE
Hélène Rioux a publié de la poésie, des récits, des nouvelles et des romans dont Traductrice de sentiments, Mercredi soir au Bout du monde (Prix France-Québec et prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec), Chambre avec baignoire (Grand Prix littéraire du Journal de Montréal et Prix de la Société des écrivains canadiens), Âmes en peine au paradis perdu et Nuits blanches et jours de gloire. Elle a été six fois finaliste au Prix du Gouverneur général du Conseil des arts du Canada. Ses romans sont traduits en anglais, en espagnol et en bulgare. Elle est également traductrice littéraire.

L’amour des hommes, roman en trois temps de l’auteure Hélène Rioux est publié chez Lévesque éditeur.


3 vies contre 3 paquets de cigarettes

Récit de vie, force, courage, résilience, émigration, pardon, éducation, survie, beauté et laideur du monde, Afrique, Rwanda, Suisse, Montréal

Trois vies contre trois paquets de cigarettes, de Marie-Fidèle Mukandekezi, , l'épreuve d'une femme rwandaise

Trois vies contre trois paquets de cigarettes, de Marie-Fidèle Mukandekezi,
l’épreuve d’une femme rwandaise, publié au Dauphin blanc.

Dans sa façon de raconter son histoire, Marie-Fidèle Mukandekezi nous décrit aussi son Afrique, son pays natal si beau qui fut ravagé apparemment au départ par un autre fils du pays revenu y faire la guerre et la vengeance. Tour à tour, elle explique les moeurs du Rwanda entrelaçant aux us et coutumes les beautés du pays ainsi que le malheur et l’épreuve qu’elle y a subis, dans un français livresque appris avec la grande application de quelqu’un qui aime et apprécie infiniment l’école pour les portes qu’elle ouvrira plus tard.

Ce livre est beau, triste, émouvant, touristique, joyeux, tragique, pacifique malgré la guerre… C’est la vie… C’est sa vie.

C’est une belle belle belle lecture à vous offrir d’autant plus que l’auteure raconte simplement avec de nombreux reculs explicatifs. Elle ne pointe jamais personne du doigt comme étant responsable ni ne s’étend sur les monstruosités. Marie-Fidèle raconte dans la paix de son âme et dans l’amour de ce qui a été beau, normal, étonnant, troublant, observé, vécu, surpassé.

C’est un livre que certainement je relirai, un peu comme on retrace ses bulletins de notes d’enfance ou qu’on regarde des photos de jadis. L’auteure est sortie d’un moule aussi unique que fort.

Marie-Fidèle Mukandekezi a été élevée à l’africaine dans une famille catholique de 11 enfants dont elle est la septième ; elle a fait un mariage d’amour avec un musulman, ce qui lui a valu les affres de l’église catholique. Son mari fut tué lors du génocide alors qu’ils avaient tant travaillé pour emménager dans une maison sécuritaire. À Kigali, elle travaillait pour un organisme suisse, elle qui fut la seule de sa famille à être allée à l’université. Elle est aujourd’hui une femme prospère à Montréal où elle vit avec ses deux enfants devenus adultes et aux carrières passionnantes. On trouve des photos au coeur de son livre témoignage. Un livre qui fait chaud au coeur, le livre inspirant d’une survivante. Les chapitres de ce petit chef d’oeuvre pour la paix sont courts, permettant de prendre nos propres reculs ou de continuer notre lecture en fonction du temps disponible. Mais je vous promets que vous ne devriez pas tarder à en parcourir toutes les pages.

CITATIONS / EXTRAITS

« Ce ne sera que plus tard, à Montréal, que je ferai cette agréable découverte qui changera le cours de ma vie. » (p. 59)

« Notre stratégie était en fait une politique d’autruche. » (p. 59)

« Tous les militaires n’ont pas tué. » (p. 104)

« Que ce soit par une justice équitable ou un partage du pouvoir, la vraie réconciliation des Rwandais devra prendre source au fond de chaque individu, au fond de chaque coeur à l’écoute de cette voix intérieure qui ne trompe jamais. » (p. 131)

« Ainsi fut mon premier rendez-vous avec bébé neige. L’adulte, la vraie neige, m’attendait à Montréal, des années plus tard. » (p. 116)

Trois vies contre trois paquets de cigarettes, de Marie-Fidèle Mukandekezi, est publié au Dauphin blanc. Une partie des droits d’auteur pour ce livre iront à Gratitude universelle.


Je suis le Libanais

Je suis le Libanais  -  Giancarlo DE CATALDO Titre original : Io sono il Libanese Traduit de l'italien par Paola De Luca et Gisèle Toulouzan  Éditions Métailié, Paris

Je suis le Libanais
Auteur : Giancarlo De Cataldo
Titre original :
Io sono il Libanese
Traduit de l’italien par :
Paola De Luca
et
Gisèle Toulouzan
Éditions Métailié, Paris

Un roman sur la mafia italienne
Écrit par un magistrat italien également écrivain parmi les plus importants de son pays, ce roman Métailié collection NOIR raconte de la manière la plus suave quelques aventures et mésaventures d’un jeune petit bandit de rues aspirant à devenir le maître mafieux de tout Rome. Mais pour cela, il faut…

Le Libanais, a.k.a. Libano, n’a pas envie d’une vie simple et sans saveur ; il veut la grande vie. Et c’est pour cette raison que quand il fait la connaissance d’une fabuleuse bourgeoise gauchiste, il se sent tout à fait à la hauteur. C’est pour cela aussi qu’il se lance dans un enlèvement, puis dans d’autres manoeuvres criminelles afin d’empiler la faramineuse somme dite pour faire affaires avec un gros patron mafieux bien établi d’une autre ville qu’il a connu en prison.

Je suis le Libanais est un roman fort qui nous fait connaître quelques aspects de la mafia italienne et qui dépeint la longue expérience de ce magistrat par rapport aux ambitions et aux choix que l’on décide de faire pour soi-même face à son destin mais également celui des autres autour de soi.

EXTRAITS / CITATIONS

« À son tour, le Libanais afficha poliment un air affligé. Le fait d’être « fidélisé » lui permettrait certes de profiter du nom de la famille, mais il deviendrait leur obligé. » (p. 18)

« – Je devrai donc trancher entre recel de malfaiteur et complicité d’assassinat. Pour être plus clair : deux ans avec sursis, étant donné que vous n’avez pas de casier, ou perpétuité. » (p. 23)

« En même temps, il ne voulait pas trinquer pour les beaux yeux de ce futé de ‘o Miracolo. » (p. 24)

« Il partit aux premières lueurs. En emportant ce qui restait de came : il pouvait peut-être la lui revendre, ce qui, sans trahir les accords avec Puma, serait tout bénef. » (p. 47)

Je suis le Libanais de Giancarlo De Cataldo (Les Traîtres), traduit de l’italien par Paola De Luca et Gisèle Toulouzan,  paraît dès demain mardi 6 mai 2014 aux éditions Métailié, Paris.


Les héritiers du fleuve t3

Les héritiers du fleuve, tome 3 1918-1929 Auteure : Louise Tremblay-D’Essiambre Guy Saint-Jean éditeur

Les héritiers du fleuve, tome 3 1918-1929
Auteure :
Louise Tremblay-D’Essiambre
Guy Saint-Jean éditeur

Troisième tome sur 4 d’une nouvelle série coup de coeur de Louise Tremblay-D’Essiambre racontant la vie, au temps de la colonie, de familles attachantes établies au bord du fleuve Saint-Laurent, des gens qui d’une rive à l’autre vivent des amitiés et des bonheurs mais aussi des rivalités et des drames déchirants.

Le tome 3 de cette série historique québécoise couvre les années 1918 – 1929, donc après la première guerre mondiale et jusqu’à la Grande Crise. Les familles doivent retrousser leurs manches et faire face à de terribles épreuves tout en accueillant mieux que les intempéries qui les assaillent, les joies qui les comblent.

EXTRAITS / CITATIONS

« Dès que le tangage du bateau diminua, Gilberte se leva. D’un bras, elle soutenait le bébé. Sur l’autre, elle fit glisser l’anse du panier qui contenait l’essentiel pour elle-même et tout ce dont un bébé pouvait avoir besoin durant quelques jours. Juste quelques jours. Au-delà de cette limite, Gilberte ne voyait rien, ne concevait rien, n’apercevait pas la moindre lueur. » (p. 24)

« – Tu peux pas te tromper ! C’est la maison jaune sur ta gauche au bout de la rue principale, en bas de la côte qui mène chez nous. » (p. 27)

« – Un an, Clovis ! On a passé un an à se faire du sang de cochon pour notre fils parce que l’armée disait que le courrier se rendait plus. T’as-tu une petite idée de tout ce que j’ai pu m’imaginer, moi là ? Une longue année à prier, matin et soir, sans trop savoir si on priait pour quelque chose parce que j’étais quasiment sûre qu’il était en Allemagne, prisonnier, ou pire, déjà mort ? » (pp. 63-64)

« – Comme tu dis… […] Astheure, Prudence, laisse-moi lire mon journal, pour qu’on ferme l’électricité pas trop tard… Une autre affaire à payer ! Quand je dis que l’argent pousse pas dans les arbres… » (p. 333)

Les héritiers du fleuve, tome 3 1918-1929, de Louise Tremblay-D’Essiambre est disponible en formats imprimé, Pdf et ePub chez Guy Saint-Jean éditeur.

Les héritiers du fleuve, tome 1 + entrevue vidéo avec l’auteure réalisée au Salon du livre de Montréal 2013.


Isa, t1, l’île des exclus

Isa, tome 1, l'île des exclus

Isa, tome 1, l’île des exclus
Auteure Sergine Desjardins
Guy Saint-Jean éditeur

Le roman d’ISA : dans ce tome premier, pourrait-on ici parler de misérables au Canada, de personnes auxquelles des individus peu soucieux de justice imposent un destin qu’ils ne voudraient pas pour eux-mêmes et c’est précisément parce qu’ils ne voudraient pas d’un tel destin qu’ils s’acharnent tant sur les autres ?

ISA, c’est une des trois filles d’une famille choyée du Nouveau-Brunswick. Une famille qui fait des jaloux… Une famille unie, heureuse. Oui mais voilà, quand on est heureux ne vaut-il pas mieux ne pas le montrer ? Pour Isa, il aura fallu simplement qu’elle se baigne joyeusement au vu et au su de tous pour que des rougeurs sur sa peau la fasse non pas marquer au fer rouge mais déporter sur une île pour lépreux avec de véritables lépreux, dans un barraquement où hommes, femmes, malades mentaux, vicieux et jeunes filles dorment tous ensemble gardés par un seul couple installé dans une maison non loin de là mais assez loin quand même.

Isa dont la maman est très amie avec le curé, ce dernier ayant aussi fait des études en médecine, ce dernier qui non seulement n’a rien fait pour lui venir en aide mais qui aura été artisan de sa mise à l’écart.

Isa dont la soeur est partie étudier à Québec où elle vivra chez sa tante et connaîtra l’amour avec un grand A tout en étant partagée entre le bonheur en ménage et l’envie d’une carrière dans cette communauté de femmes où elles habitent. Oui, mais sera-t-elle toujours aussi acceptable par la famille et surtout par le père du jeune homme quand le pharmacien apprendra qu’il y a, en plus d’une dévergondée voyageuse, une lépreuse chez la fiancée de son fils ? Car à vivre avec les lépreux…

Isa, L’île des exclus est une saga absolument poignante dans laquelle il sera largement question de la petitesse d’âme et de coeur chez nombre de gens et inversement de la grandeur d’autres, un roman historique qui nous ramène en 1844, époque où la médecine et les croyances religieuses soupèsent les décisions au nom de tous, soi-disant pour le bien de tous, mais comme aujourd’hui telles décisions sont souvent motivées par les intérêts quels qu’ils soient des décideurs organisateurs des conditions de vie pour la majorité qui aideraient sans que cela paraisse à leur moyen personnel de faire fortune et tous les moyens sont bons quand les populations sont confiantes et ne se doutent pas des réseaux les plus crapuleux qui ont cours dans les plus belles résidences et sous les enseignes les plus nobles.

Le roman est dédié À tous les exclus et à ceux qui leur tendent la main.

EXTRAITS /CITATIONS

« Charlotte lui avait confié que si elle avait été un homme, elle serait devenue médecin. » (p. 20)

« Il priait Dieu afin que rien ne transparaisse dans son visage des émotions qui l’assaillaient : il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine répulsion devant ces êtres défigurés ou mutilés par la maladie. » (p. 21)

« – Je sais de qui tu parles. Inutile de le nommer, répondit François. C’est vrai qu’il a usé de son pouvoir. Avant que son neveu n’attrape la lèpre, il n’a pas levé le petit doigt. » (p. 23)

« Après ce dimanche-là, plus rien ne fut pareil à Tracadie. La peur, pour ne pas dire la terreur, d’attraper la lèpre suscita les comportements les plus irrationnels. Guérisseurs et charlatans firent des affaires en or. Ils affluèrent au village, affirmant avoir en leur possession des objets censés prémunir contre la lèpre. » (p. 43)

« J’en avais déduit que les femmes étaient plus émancipées qu’ici. Je me suis trompée. » (P. 48)

« Elle se doutait bien que François était là. Il y était effectivement, retenant son souffle, priant pour qu’elle s’en aille au plus vite. » (p. 75)

« François pensa à tous ceux, dont Isabelle, qui avaient été examinés à la sauvette et il se sentit soudain écrasé par le poids de cette énorme et terrifiante responsabilité. » (pp. 79-80)

« Parmi eux, s’étaient glissés quelques curieux aimant se repaître du malheur des autres. » (p. 92)

« Comme Vanier l’espérait, la foule se dispersait aussitôt. Il avait ainsi tout le loisir d’acheter à un prix ridicule des terres qu’il revendait à prix fort. » (p. 148)

Isa, tome 1, L’île des exclus de la plume de Sergine Desjardins est un roman, premier tome d’une série  historique canadien sur la condamnation par la lèpre et ses conséquences sur les proches, publié chez Guy Saint-Jean éditeur.

 

 


Le châle de cachemire

Le Châle de cachemire de Rosie Thomas, traduit de l'anglais par Marie-Axelle de La Rochefoucauld est publié chez Guy Saint-Jean éditeur dans la collection Charleston.

Le Châle de cachemire de Rosie Thomas, traduit de l’anglais par Marie-Axelle de La Rochefoucauld, est publié chez Guy Saint-Jean éditeur dans la collection Charleston Québec.

Dans la série de romans Charleston Québec, Le Châle de Cachemire, emmène les lectrices dans les Indes britanniques et au pays de Galles fournisseur de missionnaires sans trop d’éducation autre que leur religion mais convaincus du bien-fondé de leur mission révolutionnant les manières locales d’un pays conquis, un petit village à la fois. C’est aussi bien sûr une histoire d’amour mais aussi bien sûr de différents malheurs qui surviennent au fil du temps, d’abord à la maison de la grand-mère qui vient de décéder et qui détenait dans ses affaires un châle absolument unique en cachemire comme il ne s’en trouve plus de nos jours en plus d’avoir été finement brodé à la main. Mair qui choisit là son héritage veut en savoir plus et part en quête de l’histoire de cette femme qui s’est mariée si rapidement et qui a suivi son mari si loin.

CITATIONS / EXTRAITS

« Elle avait alors commencé à répliquer qu’elle n’avait pas peur de la tâche et qu’elle n’était pas égocentrique, qu’elle souhaitait juste discuter de ce qu’ils voyaient tous deux sans cesse. Mais il l’avait coupée. Evan ne voulait parler de rien à l’exception de leur routine quotidienne. Il était concentré sur son travail de façon si stricte et inébranlable, qu’elle s’était mise à le soupçonner de craindre où pourrait le mener la spéculation. » (p. 63)

« Le lendemain matin, au petit jour, un cortège de quinze poneys fut assemblé. Il fallut deux heures pour défaire tous les bagages d’Evan et de Nerys et pour les répartir entre les animaux et les hommes qui les accompagnaient. Un petit Indien tout maigre, Sethi, avait la charge de leur caravane. Leb était à près de cinq cents kilomètres et il fallait emprunter une ancienne route commerciale à travers la chaîne de l’Himalaya. Ils voyageraient le jour et s’arrêteraient le soir pour camper sur le chemin. » (p. 70)

Le Châle de cachemire  de Rosie Thomas, traduit de l’anglais par Marie-Axelle de La Rochefoucauld est publié chez Guy Saint-Jean éditeur dans la collection Charleston Québec.