Ce soir, le 23e festival Présence autochtone a démarré devant une salle comble comprenant des Autochtones, Allochtones, individus d’ici et touristes. On y a présenté trois films dont le principal, Paroles amérikoises, un long-métrage absolument exceptionnel sur la poésie de l’Indien. De l’Amérindien. La vie dans la nature dans un monde qui la respecte. Un chemin d’eau et une terre qui nourrissent.
« Il n’y a pas de frontières. On est là. »
Et puis, il y a Hydro-Québec et toutes les mines :
« Je préfère le rire du vent au bruit des bulldozers. »
Ici et là des membres d’un groupe de poètes expliquent leur point de vue. Et vlan !, une phrase frappe ; elle est brève, c’est un commentaire lancé par l’un d’eux nous informant que la NASA a publié des cartes du Nord et que « tout a été claimé ». Faisons une brève parenthèse pour expliquer que toutes ces claims impliquent que chaque millimètre de terre dans le Grand Nord pourrait devenir une immense mine s’ils trouvent quelque chose qui pourrait leur rapporter une mine d’or. Leur rapporter. Encore détruire la terre… Ne pourrions-nous pas réfléchir et décélérer au lieu de multiplier les effrénées courses aux développements soi-disant économiques ?
Paroles amérikoises est un très beau film, sensible, dans lequel on peut observer des gestes amérindiens du quotidien. On se sent vraiment embarqué dès les images d’installation de la tente. On voit les femmes faire cuire le pain dans le sable. On est capté par les magnifiques paysages : ils n’ont « pas besoin d’aller dans le Sud. »
La première soirée cinéma du Festival s’est terminée par une ovation qui a ramené le réalisateur Pierre Bastien ému sur scène, puis direction le bar du Festival.
Deux courts-métrages
Les deux films présentés en début de programme étaient tout aussi magnifiques : L’Enfance déracinée et Umätu, le chant du notou.
L’Enfance déracinée porte sur les anciens pensionnats religieux où tant d’enfants ont été abusés sexuellement en plus d’y avoir été coupés de leur famille, de tout ce qu’ils avaient connu au jeune âge de 6 ans. On se demande par quels moyens les pédophiles d’aujourd’hui s’en sauvent et quand les nouvelles manoeuvres pour s’attirer les enfants seront découvertes, dicibles et entendables.
Umätu, le chant du notou a énormément charmé tout le public pendant 2 courtes minutes en provenance de Nouvelle-Calédonie à propos du drôle de chant d’un oiseau expliqué par un homme dont le clan en porte le nom.
PROGRAMMATION
Il y a de nombreux films qui seront présentés principalement à la Cinémathèque, des spectacles avec DJ, L’existoire ultime de Richard Desjardins et aussi la chanteuse Beatrice Deer, des expositions dont des photos de la longue marche des femmes innues vers Montréal le Jour de la Terre 2012, une Masterclass avec Michel Poulette, La Place des Festivals s’animera particulièrement le samedi 3 août avec le défilé de l’amitié Nuestroamericana, l’hommage à la femme du ciel ATAHENSIC. Samedi et dimanche, il y aura aussi des tours guidés autochtones et des danses amérindiennes de même que de la gastronomie à l’amérindienne.
Le 23e festival Présence autochtone se poursuit jusqu’au 5 août 2013 à Montréal, à Verdun et à Kahnawake.
http://montreal157.blogspot.ca/2013/06/23e-festival-presence-autochtone.html
Le calendrier complet des activités se retrouvera sous peu sur le site www.presenceautochtone.ca.
Première, Winter in the Blood
Exposition Ginette Aubin
Du cinéma qui en met plein la vue