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Le premier roman de Louise Tremblay-D’Essiambre réédité

Guy Saint-Jean éditeur publie une édition spéciale du premier roman de Louise Tremblay-D’Essiambre pour célébrer ses 30 ans d’écriture

La fille de Joseph, premier roman de Louise Tremblay-D'Essiambre est publié en édition spéciale anniversaire chez Guy Saint-Jean éditeur.

La fille de Joseph, premier roman de Louise Tremblay-D’Essiambre est publié en édition spéciale anniversaire chez Guy Saint-Jean éditeur.

La fille de Joseph
Et c’est vraiment avec beaucoup d’émotion que l’on lit ou relit cet excellent grand roman décrivant avec bouleversements l’histoire d’une femme qui dès sa naissance est confrontée à la rigidité d’un père ayant perdu sa femme par sa propre mésaventure frondeuse sur la route de la maison. Un père grand et robuste, patron d’atelier dans un village au bord du fleuve, atelier amené comme si c’était aujourd’hui à se remettre en question face aux changements dans la société et surtout en raison d’abord de la guerre et ensuite de la fin de la guerre. La jeune femme aussi doit se remettre en question, elle qui a comme son père une grande soif d’ambition et des idées plein la tête, plus de l’énergie à revendre dans un monde où les femmes sont cantonnées dans des mentalités ne leur laissant aucune place en société ou en affaires. Sauf si elles entraient en religion, si elles s’enfermaient en renoncement dans un cloître avec d’autres femmes rejetées ou rejetant la société.

Un grand roman qui divertit et qui fait réfléchir en raison de toutes ses observations et sa sensibilité. Avec une plume qui s’assure toujours de bien dire les choses, de bien exprimer sa pensée, souvent de dépeindre avec beaucoup de poésie.

Pour l’occasion des 30 ans d’écriture de cette grande écrivaine québécoise, cette édition spéciale est cartonnée avec signet en tissus.

EXTRAITS / CITATIONS

« Cette existence rude et intransigeante n’épargnait personne sinon quelques notables qui semblaient concerter leurs efforts pour ne rien changer. » (p. 15)

« Habituée à évoluer dans un monde d’adultes où l’indépendance, le calme, l’autonomie régnaient, Julie était complètement perdue dans cet environnement d’enfants. » (p. 90)

« Julie, en s’asseyant dans la voiture, pensa curieusement qu’elle n’était que de passage. » (p. 139)

« La Supérieure ne pouvait lui tenir rigueur de ce geste qui en était un de défense. »

La fille de Joseph, premier roman de Louise Tremblay-D’Essiambre est publié en édition spéciale anniversaire chez Guy Saint-Jean éditeur.


La mort à ma table

Premier roman bouleversant de Marthe Saint-Laurent, notre salvatrice dédiée aux femmes et à la cyberintimidation. Avec ce récit qui est partiellement autobiographique, on comprend enfin tout le cheminement qui a mené à sa fabuleuse et magnifique force de caractère.

Un chagrin incommensurable

La mort à ma table Auteure : Marthe Saint-Laurent Béliveau éditeur

La mort à ma table
Auteure : Marthe Saint-Laurent
Béliveau éditeur

La mort à ma table débute un peu comme un roman à l’eau de rose, deux amoureux qui rattrapent le temps perdu, 20 ans après leur rencontre initiale. C’est le grand Amour partagé, doublé de Passion avec des promesses moulées dans le béton. Puis, alors qu’ils sont mariés mais n’ont pas prévu de testament, son mari meurt d’une crise cardiaque. À 40 ans !

Journal, Amour, décès, retour en arrière, réflexion, hommage
Construit un peu à la façon d’un journal mais aussi d’un hommage puisque le dernier chapitre est consacré à un roman inachevé de sa plume à lui , La mort à ma table dépeint tout l’amour que l’on peut ressentir pour l’âme soeur ainsi que toute la cruauté et le désespoir de perdre l’être aimé après si peu de temps ensemble  alors que tout allait si bien entre eux.

Après vous avoir fait couler de chaudes larmes dans le déroulement du décès, l’auteure raconte sa survie et se questionne, réfléchit sur la vie et ses embûches et à quoi ça rime et comment y faire face ou être incapable d’y faire face, les amis qui s’envolent, qui se sentent impuissants. Et puis pourquoi faut-il qu’il y ait des gens qui profitent de votre désarroi émotif pour vous accabler à des fins d’argent et de possessions ? Et puis l’auteure dans ce récit nous fait aussi le bonheur de nous raconter ses folles années d’étudiante au moment de leur rencontre.

CITATIONS /EXTRAITS

« Depuis le début de ce chemin de croix, je m’interroge très souvent sur la mauvaise foi humaine. Mon expérience me traumatise. À force de devoir me défendre, j’en arrive certains jours à me lever et à douter de moi. J’en suis à douter de mes actions, de mes intentions, si bien que le regard que je pose sur moi se transmue et je dois me secouer pour conserver une image de moi qui soit le plus près de la réalité. C’est bête, mais plus nous devons nous justifier, nous défendre, plus nous croyons être en faute. » (p.  94)

« Pour toute réponse, mes yeux hagards implorent de l’aide. Comme si elle avait le pouvoir de m’envoyer avec toi ou de te ramener à moi. Comme si quelqu’un pouvait me délivrer de ce mauvais sort. Est-ce possible que cette mauvaise plaisanterie s’achève ? » (p. 65)

« De qui sommes-nous à la merci ? Mes valeurs, mes croyances et même mes certitudes se confondent et se fragilisent tout à coup comme un château de cartes. Je constate que je n’ai plus d’assise, plus de repères, que ma vie devient quelque chose de tout à fait approximatif, éphémère et volatile. Jamais, dans ma vie, je n’ai ressenti autant d’incertitude, de vertige et d’insécurité. » (pp. 69-70)

« Entre-temps, l’opinion des autres ne m’importe pas, l’envie que l’on me manifeste me laisse de glace, les mensonges que l’on nourrit à mon sujet, et encore davantage sur ma vie, ne m’atteignent plus. » (p. 143)

« J’ai également appris la signification de ces mots dans toute leur profondeur : mort, vie, douleur, injustice et avarice. » (p. 145)

Toutes les émotions passent dans ce livre, premier roman de Marthe Saint-Laurent,  La mort à ma table, publié chez Béliveau éditeur.