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Aussi longtemps que les rivières couleront

aussilongtempsUn roman humain bouleversant de James Bartleman, premier Autochtone ambassadeur canadien, qui a su imprégner ce grand roman de toute la souffrance et de tout le pardon jusqu’à une commission de réconciliation au sujet des anciens pensionnats d’abuseurs sexuels se protégeant entre eux pour leurs intérêts tout en prêchant hypocritement le contraire de ce qu’ils faisaient.

Pensionnats autochtones et abuseurs sexuels
Aussi longtemps que les rivières couleront
raconte avec immensité historique et humaine l’histoire de Martha, petite fille autrefois heureuse enlevée à sa famille et à sa communauté à l’âge de six ans pour en faire une petite canadienne de religion blanche et dans la foulée fut pendant des années abusée sexuellement par le prêtre vénéré et bien nourri du pensionnat ontarien où elle était forcée de vivre. À son retour à l’âge de 16 ans, la jeune femme est vide de sens et elle se perd dans l’alcool, se fait enlever son enfant par les autorités, part ensuite pour Toronto où elle découvre un autre monde et où elle cherche son fils pour enfin revenir chez les siens à la suite du décès de sa mère et s’occuper de sa plus jeune.

Il faut lire ce grand roman révélateur et vraiment bien documenté non pas uniquement par solidarité humaine envers les Autochtones mais parce que les tordus qui se protègent entre eux et qui prêchent pour les autres l’inverse de leurs agissements sont loin d’être disparus des hauts niveaux de contrôle omniprésent.

Suicides chez les jeunes
Il faut lire ce grand roman parce qu’il est sublime de vérité aussi sur le fléau des suicides chez les jeunes, conséquences ici de parents maltraités qui ont perdu leur essence et qui n’ont plus rien à enseigner à leurs enfants. Parce qu’il raconte un quotidien de paix dérangé par les Canadiens Anglais suprématistes qui avaient pour objectif nihiliste de tout détruire ce qui existait déjà avant leur arrivée et qu’encore une fois ce genre d’individus qui abusent pour leurs intérêts n’ont pas nécessairement cessé d’exister ni perdu leur détermination.

Aussi longtemps que les rivières couleront est un grand roman historique de conciliation qui aide à comprendre et à passer à autre chose si on a eu le malheur d’être trop quelque chose aux yeux de stratèges et qu’on a par voie de conséquence fait partie de celles/ceux qu’ils ont, un jour ou une décennie, prise pour cible afin de s’implanter sans conteste comme princes s’éclatant dans le grand luxe aux frais des gens qu’ils écrasent en toute connaissance de cause et dans le déni le plus total ajouté de propagande organisée et largement soutenue par les gens qu’ils ont mis en place.

CITATIONS / EXTRAITS

« Les femmes se sont tues pendant un moment, puis ont demandé aux hommes s’ils croyaient que l’argent qu’ils recevraient du commerçant pour leurs peaux suffirait à rembourser leurs dettes et s’équiper pour l’année suivante. Les hommes l’ignoraient et ont donc orienté la conversation sur le thème de la chasse. » (p. 17)

« – Petite fille, je t’ai prévenue […] Le Wendigo ne fait pas que manger les gens. Il peut s’emparer des enfants d’une mère, voler leur âme, s’arranger pour qu’ils se détestent eux-mêmes et haïssent leurs proches, détruire leur culture et les changer en démons sans âme. Pire encore, il peut transformer les enfants en wendigos. » (p. 75)

« – Non, non ! S’il te plait ! Il dirait que je mens, les religieuses l’appuieraient, la police croirait sa version plutôt que la mienne et ce serait moi la personne qui aurait des ennuis. De toute façon, je veux tourner la page et regarder en avant. » (p. 79)

Aussi longtemps que les rivières couleront, un grand roman historique canadien de James Bartleman, est publié aux éditions des PLAINES, collection Premières Nations.