L’occupation des jours

L'occupation des jours d'Annie Perreault est paru aux éditions Druide.

L’occupation des jours d’Annie Perreault est paru aux éditions Druide.

Parcourir ce recueil de nouvelles, c’est un peu comme regarder la télé : on y trouve des catastrophes comme dans les journaux télévisés, des descriptifs de fleurs comme dans une émission de jardinage, des confidences, des lieux touristiques avec des gens qui posent en souriant devant les endroits les plus saugrenus.

L’auteure dépeint aussi des familles et une personne qui serait une femme et qui ne se sentirait jamais à l’aise nulle part. L’auteure semble parfois regarder les choses avec un oeil de mec. Un regard froid qui fait parfois des comparaisons désolantes en raison de sa méconnaissance des causes et des choses féminines. Un triste passage à vide fait de désolations de toutes sortes est ici complaisant tout au long des terrains qui occupent les pensées, les jours, la vie et les chapitres.

Dans ces nouvelles, l’auteure nous amène aussi dans les souliers de personnes retournant sur le lieu de leur ancienne demeure : une immigrée ayant perdu sa famille à la suite d’un effondrement de terrain, une femme cherchant son ancienne maison et son ancienne pâtisserie. D’autres fois, il s’agit d’un homme perdant tous ses repères à cause des piles qui lâchent et qui ne sont plus là pour lui fournir toutes sortes de données sur lui-même ou d’un téléphone qui n’est plus qu’un objet de décor ne servant à rien en cas d’urgence…

CITATIONS / EXTRAITS

« Je vais me ressaisir. Je ne vais plus penser qu’à ça, à mon projet, à ma prochaine installation artistique. Un éloignement. Une manière de mise à distance. Je vais finir par ne plus penser à lui, à cet homme qui ne veut pas de moi. Ce constat est douloureux, il me rend honteuse. À presque quarante ans, un homme s’éloigne de moi et me voici en morceaux. Je m’effondre banalement pour une banale rupture. » (p. 50)

« À mon arrivée, à la sortie de l’aéroport, le décor n’a rien à voir avec la blancheur que j’avais imaginée. Je cherche la pureté des blizzards dans la grisaille d’avant le printemps. La neige peut donc être grise, couverte d’une croûte de saleté et de petits cailloux noirs à sa surface, avec du pipi de chien qui forme des taches jaunes. Personne ne m’avait décrit cette neige-là » (p. 95)

L’occupation des jours d’Annie Perreault est paru aux éditions Druide.

À propos de montreal157

Fondatrice de ServicesMontreal.com en 2002 et auparavant guide chez About.com en 2000, j'écris en ligne depuis 1996. Voir tous les articles par montreal157

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