Ce qui n’est pas écrit

Ce qui n’est pas écrit  -  Rafael REIG Titre original : Lo que nos está escrito Traduit de l'espagnol par Myriam Chirousse, éditions Métailié

Ce qui n’est pas écrit
Auteur : Rafael REIG
Titre original :
Lo que nos está escrito
Traduit de l’espagnol par
Myriam Chirousse
Publié en français aux éditions Métailié

Un roman noir doublement noir, avec une histoire double dont l’une est réelle mais inconnue et la seconde son reflet miroir de l’âme angoissée. L’appel en absence, l’inquiétude qui amène le cerveau à se rejouer des événements du passé en fonction du présent et des doubles de roman, des scènes que l’on ne referait pas nécessairement, très certainement pas, et d’autres que l’on s’explique rationnellement, avec des jeux de coïncidences et de synchronicité inquiétantes autant pour les personnages que pour le lecteur.

L’histoire se passe principalement entre un homme, une femme et leur enfant. Le couple est séparé, l’homme a été violent, la femme a écouté une avocate efficace sur les droits de visite, et c’est la première fois que le père emmène le fils loin de sa mère pour trois jours en forêt. En parallèle, l’ex-mari a laissé à son ex-femme une ébauche de roman, un roman écrit pour ses yeux à elle.

Ce qui n’est pas écrit pourrait répondre aux questionnements sur les gens insatiables et toute une série de comportements humains défigurés par l’hostilité, l’angoisse, la volonté de ce qu’on croit, le fils qui a systématiquement peur de son père, la mère rationnelle qui se force malgré tout à rester calme et à ne pas sombrer dans le jeu de son ex qu’elle sait manipulateur. Dans ce roman, rancoeur et frustrations sont partout entre les lignes… Habilement, l’auteur dépeint hommes et femmes les uns et les autres et aux yeux des uns et des autres. L’enfant et la famille y passent aussi à ces jeux du ressentiment, les uns par rapport aux autres. Et c’est lui, l’auteur, qui décidera ce qu’il en adviendra…

CITATIONS / EXTRAITS

« Elles étaient comme des mouches : la vraie vie était là, à portée de main, et elles, ravies, souriantes, maquillées comme des voitures volées, elles prenaient leur envol uniquement pour aller se cogner encore et encore contre la vitre invisible. » (p. 21)

« Carmen se considérait comme une femme dotée d’imagination, mais sans fantaisie, une femme sensée, réaliste, raisonnable, incapable de s’effrayer de ses propres élucubrations. » (p. 52)

« Le mariage est un miroir, on y découvre toujours quelque chose de soi qu’on aurait préféré ne pas savoir. » (p. 53)

« L’Avocat lui assura que ce qu’ils voyaient, cette sculpture de Benlliure, c’était le résultat de toutes les batailles, qu’on les gagne ou qu’on les perde. » (p. 59)

« Si tu pouvais avoir une banque à la place d’un pistolet, tu obtiendrais beaucoup plus sans t’exposer à aucun danger. » (pp. 60-61)

« Jorge dormait un peu voûté. Il s’est demandé combien de temps ça faisait qu’il ne serrait pas son fils dans ses bras. Autant de temps que sans le voir nu. Il l’aime. Il est son père. Il l’aime et ça l’énerve de le voir dormir. » (p. 92)

« Il y avait de la méfiance dans son regard farouche. Il le sait et ça lui fait peur. » (p. 94)

Ce qui n’est pas écrit de Rafael Reig est publié aux éditions Métailié.

À propos de montreal157

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