FFM : Sexe – Made In Germany

Documentaire choc de Sonia Kennebeck et Tina Soliman
Couleur, 44 minutes, Allemagne, 2013

Critique

Décriminalisation de la prostitution
En Allemagne, l’État a décriminalisé toutes les pratiques de prostitution en 2002. En paroles, officiellement, il s’agissait de donner du pouvoir aux femmes sauf que le pays super organisé de la planète est vite devenu un tissus de bordels et spas géants, une attraction touristique basée sur le sexe et sur l’exploitation de la femme, des femmes pour satisfaire des pantalons toujours en demande de chair fraîche.

L’effet réel : le fossé de l’injustice élargi
L’État est un pimp qui soutire des taxes aux femmes identifiées alors que les clients sont anonymes. Les anciens souteneurs criminels sont considérés comme des hommes d’affaires créant des conglomérats et amassant des sommes d’argent pharamineuses par l’exploitation de la location, parfois à la chaîne, de femmes avec ou sans leur consentement puisque nombre d’entre elles sont emmenées de l’étranger en esclavage.

« La question en soi est brutale »
C’est ce que répond un de ces hommes d’affaires en expansion près des frontières quand on lui pose la question à savoir s’il accepterait que l’une de ses enfants sombre, oh pardon, s’adonne à ce métier de prostituée. Pas, en paroles, qu’il veuille de quelle que manière les dénigrer, mais il envoie ses enfants dans les pensionnats les plus élitistes et espère passer ses conglomérats à ses fils plus tard.

Plus ça change, plus c’est pareil
Seules comptent les rentrées d’argent. Ces êtres humains de configuration féminine n’ont d’autre valeur que marchande.
L’État est un pimp qui effectivement encourage la prostitution puisqu’il empoche des taxes et des taxes et des taxes.
« L’argent n’a pas d’odeur »

40-50 hommes par jour
C’est exténuant, dit l’une d’elles. Mais les hommes qui empochent sur le dos des femmes mises en esclavage au service des hommes qui déboursent pour se vider les bourses ne vont certainement pas se préoccuper de leurs esclaves ! « Berlin est un paradis du sexe. » Mais comment peut-on sérieusement parler de paradis devant autant d’abrutissement systémique qui impose à des humaines de passer sans fin des clients en s’oubliant, en n’ayant pas la moindre pause pour manger ou dormir ? C’est tout simplement ignoble de constater que quand il s’agit de l’asservissement aux bas instincts des hommes, c’est à nouveau la femme qui est excessivement vulnérable.

C’est un film qui montre à quel point l’être humain a peu d’importance aux yeux de ceux qui font des montagnes d’argent.

Conséquences sur les femmes au travail : exclues, harcelées ?
Impossible de voir ça sans se demander à quel point les hommes sont encore en train de s’organiser pour écraser les femmes et comment, dans une telle atmosphère de société, une femme qui travaille sans l’immense conglomérat paternel pour la monter en apparat et fausser les statistiques peut véritablement ne pas se faire systématiquement et systémiquement harceler sans cesse et finalement exclure si elle ne couche pas avec le patron ou l’intermédiaire puissant pour garder son emploi ou sa place.

Pour avoir un minimum d’attention des hommes dans le patriarcat
La seule chose que l’on peut reprocher au film qui rencontre nombre de prostituées est de verser dans la vague toujours ultra masculiniste qui systématiquement augmente en importance par rapport à leur réelle proportion dans la population la valeur au prorata du nombre de victimes de configuration masculine en tout ou en partie. C’est à dire que pour donner autant de minutes du film à un individu par rapport à l’énorme nombre de femmes victimes, il aurait vraisemblablement fallu allonger le film de plusieurs heures, voire jours… en faire un film fleuve d’une durée de plusieurs mois. Par conséquent, il faudrait donc aussi commencer à écouter les femmes qui se plaignent d’énormes et de constantes injustices à leur égard et cesser de donner seulement de l’importance et des privilèges compensatoires à ceux qui profitent malgré tout en masse du patriarcat et des réseaux organisés pour se faire entendre sans jamais se soucier, égoïstement à l’extrême, des vraies victimes naturelles ou des victimes qu’ils font volontairement ou «oups!» à cause de ces larges oeillères invisibles qui bloquent les femmes dans des postes de travail esclavagistes et réducteurs et à des niveaux de revenus de misère sans oublier les plafonds de verre. La triste blague, c’est qu’on entend un homme affirmer que là au moins il ne se sent pas exploité.

Quelques stats du film
Une indépendante se limite à 10 passes par jour
Les esclaves subissent 40-50 hommes par jour
1 million deux cents milles hommes achètent des prestations sexuelles quotidiennement en Allemagne.

Film fleuve… Film d’un enfer au féminin.

Société marchande : au festival xyz, les femmes sont toutes des putes ?
Pour aller chercher la clientèle et les amener aux bordels, les prostituées font les carnavals et les festivals. Donc, pour les femmes qui voudraient un jour participer à la vie publique sans se faire harceler, cela devient quasi impossible, ne laissant qu’un océan de femmes victimes des bas instincts des hommes qui les dominent par la force des lois. Autant de tsunamis pour les femmes. Quotidiennement et sans espoir que la vague tombe.  Autant de murs à franchir pour celles qui veulent faire autre chose de leur vie.

Autant de murs à franchir pour celles qui veulent faire autre chose de leur vie.
Autant de murs à franchir pour celles qui veulent faire autre chose de leur vie.
Autant de murs à franchir pour celles qui veulent faire autre chose de leur vie.

femmophobie.com

Merci au Festival des films du monde de Montréal d’avoir sélectionné le film.

Suggestion de livre : Mélanie Carpentier, J’AI ÉTÉ UNE ESCLAVE SEXUELLE, SE SORTIR DES GANGS DE RUE

À propos de montreal157

Fondatrice de ServicesMontreal.com en 2002 et auparavant guide chez About.com en 2000, j'écris en ligne depuis 1996. Voir tous les articles par montreal157

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