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RIDM : THE BLAZING WORLD

J’adore Winona Ryder. C’est une de mes actrices américaines préférées. Pourquoi ? Elle incarne vraiment ses personnages. Mais alors là, VRAIMENT ! À en perdre la raison…

Et ce film la raconte en vrai. Elle et d’autres femmes qui seraient cleptomanes par dépression.

Sauf que la société est constamment sur nous (les femmes) à bras raccourcis pour être jeunes, belles, jolies, gentilles, rangées, dociles, saines de corps et d’esprit, sexy, vierges, souriantes, compréhensives, habillées comme des reines et selon les derniers diktats de la mode malgré qu’elle nous concède de bien piètres salaires de misère et si infiniment peu de vraies possibilités de carrière. Alors quoi ? Il n’y a pas de quoi pleurer, peut-être ? Et qu’est-ce qui se passe quand on pleure ? On tombe sur les nerfs des gens qui nous envoient chez un psy à la con pour nous poser des questions à la con auxquelles il ne saurait répondre lui-même s’il subissait le quart de la manipulation réservée aux femmes. Mais encore… Comme si c’était pas assez.

THE BLAZING WORLD part d’un incident, le vol de vêtements d’une valeur de 5K $ alors que la femme avait les moyens de se les payer, pour élaborer une théorie selon laquelle les femmes seraient portées sur la cleptomanie lorsqu’elles ont la déprime. Mais enfin, si les hommes, la société et les religions ne se foutaient pas de nous à longueur d’années, serions-nous aussi déprimées ?

Par ailleurs, on oublie que des hommes s’adonnent aussi à la cleptomanie. Que dire par exemple à Montréal de cet animateur homme de radio-canada qui a été arrêté pour avoir volé du vin chez le distributeur monopolisant du Québec et qui s’était défendu, je crois à l’époque, en rouspétant sur le prix du vin ? Est-ce que les femmes n’auraient pas le droit aussi de se demander la vraie valeur des vêtements volés ? Est-ce que quelqu’un nous écouterait ou nos voix sont-elles trop aiguës pour que les petits poils des oreilles de ces messieurs nous entendent ? Est-ce que tous ces internements de femmes entourées d’individus véritablement malsains pouvaient vraiment aider à guérir leur dépression ?

The Blazing World, un court métrage de Jessica Bardsley RIDM

The Blazing World, un court métrage de Jessica Bardsley
RIDM

Courez voir ce film aux RIDM et discutez, faites-vous entendre, au nom de toutes les pipes et de toutes les baises qui nous sont demandées voire exigées par une si forte proportion des hommes qui nous entourent, qui nous emploient… et au nom de tous les regards de dégout que nous lancent ceux qui ne veulent pas ou plus de nous, après ou plus tard dans la vie.

THE BLAZING WORLD est un film de Jessica Bardsley, présenté en PREMIÈRE CANADIENNE, COMPÉTITION INTERNATIONALE COURTS MÉTRAGES aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal.
États-Unis / 2013 / 19 min / anglais, s.-t. français
Un essai à la fois grave et tendre sur la cleptomanie comme signe de la dépression féminine. Tissée d’images d’archives, une réflexion complexe et émouvante sur un phénomène trop souvent méprisé.
Et si la cleptomanie était le signe de la mélancolie ? Au féminin. Voilà la question qu’explore Jessica Bardsley, avec tendresse et gravité. D’un film culte de son adolescence (Girl, Interrupted) aux images de caméras de surveillance ou de films des années 1960, du témoignage de Winona Ryder à sa propre expérience, la cinéaste tisse une réflexion profonde sur la dépression et sa perception médiatique. Sur un ton décalé et faussement ironique, Bardsley redonne une dignité à ces femmes humiliées et une force de témoignage à leur détresse souvent ridiculisée. La délicatesse de The Blazing World vous restera en mémoire avec autant d’insistance que l’air de It’s the End of the World, dont la version chantée par Skeeter Davis en 1962 est ici brillamment réemployée. Une vraie découverte. (ACO)

http://www.ridm.qc.ca/fr/programmation/films/602/blazing-world-the

Autres liens pertinents

Winona Ryder, séquences du film Une vie volée (Girl, interrupted, un film extraordinaire qui serait basé sur une histoire vraie, du vécu, un peu comme l’histoire aussi de Lady Alys Robi)