Ce roman prend à la gorge tellement il ressemble à la vérité, aux nouvelles qu’on en avait de cette guerre de pouvoir au Kosovo. C’était la dernière année du vingtième siècle, les bombes et la cruauté humaine se multipliaient dans l’ancienne Yougoslavie où l’on avait oublié l’ancienne bonne entente avec une langue commune forgée de serbe et de croate. Maintenant, c’était les uns qui voulaient contrôler les autres. Et toutes les manoeuvres étaient de mise dans ce pays de tous les dangers qui se faisaient ouvertement avec parfois même de l’entêtement entre les bourreaux à savoir à qui appartenait telle ou telle victime : intimidation, vols, pillages, viols, charniers…

Une petite guerre parfaite
Auteure : Elvira DONES
Titre original :
Piccola guerra perfetta
Traduit de l’italien par :
Leïla Pailhès
Éditions Métailié, Paris
C’est un roman vérité, une fiction historique qui raconte la guerre du Kosovo vue de l’intérieur mais aussi vue par les journalistes étrangers ainsi que par les individus et familles qui avaient fui le pays, qui avaient senti la terreur à leur porte et qui étaient partis vivre ailleurs, peut-être pour toujours ou en tout cas le temps que la folie passe.
C’est un livre qu’on a du mal à poser tellement l’histoire est vraie de cette vérité crue, cruelle et limpide, se réservant un peu de chaleur humaine malgré la froideur générale et le manque d’humanité, l’inexistence du respect dans la rage de ces hommes imbus de leur chauvinisme de s’approprier tout ce qu’il est possible et de détruire le reste.
Mais en fin de compte, qu’est-ce qui fait le chauvinisme, a-t-on envie de se demander. Qu’est-ce qui crée l’intolérance à ce point avec la volonté aveuglée d’en imposer à l’autre ? La volonté d’en imposer à l’autre ? De se montrer supérieur ?
Elvira Dones nous rend dans ce roman toute l’ampleur de cette guerre de territoire entre deux peuples voisins, vraisemblablement une peur panique transformée en rage ethnique qui s’est emparée de son pays juste avant de passer au 21è siècle.
CITATIONS / EXTRAITS
« La lumière est coupée à cet instant précis et Besa pense que maintenant elle doit vraiment courir chez elle. Besnik, Alma et Drin l’attendent : les valises de la fuite déjà prêtes dans le couloir. Elle s’imagine Besnik, son mari, essayant de s’adresser aux enfants sur le ton de la plaisanterie pour chasser la panique dans leurs yeux. » (p. 8)
« Ils sont essoufflés, les rues sont pleines de policiers serbes, il y a eu des assassinats cette nuit, on ne pourra plus sortir de la ville, ils ont brûlé les magasins et arrêté des gens mais impossible de dire qui, et certains murmurent même que si l’on essaye de quitter Pristina on vous tire dessus sans préavis. » (p. 22)
« Personne ne veut plus allumer la télévision pour ne pas tomber sur les reportages propagandistes des chaînes serbes. » (p. 30)
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Une petite guerre parfaite est publié aux Éditions Métailié, Paris.