Archives de Tag: théâtre

MULIATS

MULIATS, theatre innu québécoisQuand un envahisseur débarque, sa première priorité est de tout raser et de remplacer les anciens petits et grands réalisateurs par ses pions et imposer ses nouvelles façons de supérioriser ses intérêts.

À partir de là, les délogés typiquement crient à l’aide et au bandit voleur. Sauf que l’écrasant s’attend à cela de la part de l’écrasé qui devra soit tenter de survivre en ayant perdu ses réalisations et souffrir la douleur de voir des truands se targuer des crédits de ses efforts de toute une vie, de toute une décennie, de toutes ses idées et énergies investies jour après jour, année après année.

Alors comment faire ? Critiquer, alors que l’envahisseur a déjà prêché sa bonne parole et commis des lois contre le discours haineux qu’il a provoqué ? Simuler, comme le recommandait un philosophe grec, risque de nous engager dans la collabo et la perte de toute façon de nos actifs et libertés aux côtés de stratèges bien organisés.

On a vu à nombreuses reprises sur Terre des envahisseurs, les Blancs partout où ils voulaient faire fortune puis déguerpir avec le butin et autres situations semblables parfois à plusieurs reprises comme ici d’abord avec les colons Français puis quand les Anglais ont décidé de les déloger en brûlant systématiquement leurs maisons et leurs récoltes et en redivisant à leur manière les terres.

Mais il reste les gens qui restent, même histoire pour ceux ou celles qui auraient créé une entreprise et se seraient fait voler le fruit de leur travail. Ces hommes et ces femmes ont été volontairement cassés par leurs bourreaux qui typiquement feront pour eux-mêmes une propagande de victimes alors que les véritables victimes ne peuvent rien dire, rien faire puisque les prêcheurs ont déjà mis la majorité de leur bord. Comment se faire entendre ? Comment rétablir l’entente avec les descendants à la suite de tant de destruction ?

Les humains brimés risquent d’avoir les nerfs à vif et de réagir au quart de tour, passer donc pour violents. Les humains en haut du pavé, quant à eux, n’ont pas envie de perdre leurs acquis, ni au profit de ceux à qui ils les ont enlevés ni à d’autres qui voudraient tout leur prendre pour recommencer leur petit jeu de guerre.

C’est un peu le problème que propose MULIATS, un mot titre d’une pièce de théâtre qui en innu, c’est-à-dire dans la langue du peuple autochtone qui vit juste au sud du peuple inuit, signifie Montréal.

« Vous savez toujours mieux que les Indiens ce qui est bon pour les Indiens »

Toute femme vous dira que l’on pourrait remplacer le mot Indiens par le mot femmes. Remplacer le mot Blancs par le mot hommes. Et la mauvaise blague, c’est qu’au pays de la langue française, ils ont réussi à imposer que le mot Homme prenne la place des hommes et des femmes alors même que sans femmes il n’y aurait pas d’humains. Quels imposteurs à la fin !

Alors comment faire ? Aller voir la pièce et discuter avec eux en appréciant l’opportunité d’échange et aussi le délicieux thé nordique qu’ils offrent au public à la fin de chaque représentation.

MULIATS est présenté au Théâtre Denise Pelletier jusqu’au 20 février 2016. C’est une oeuvre collective de la jeune compagnie MENUENTUAN qui rassemble des Québécois et des Autochtones. MULIATS raconte deux jeunes, un Montréalais et un Innu qui partagent un appartement en colocation et qui doivent quotidiennement faire face aux chocs des cultures qui s’ignorent tout en ayant vécu côte à côte depuis des siècles. C’est un peu comme cette semaine, alors que j’ai tenu la porte deux fois de suite à une personne qui s’est entêtée à me parler en anglais…

http://montreal157.blogspot.ca/2016/01/muliats-theatre-innu.html


L’Homme atlantique

… ou l’épanouissement de l’homme démuni ne dépend pas de l’argent dont il dispose.

Ils sont trois sur scène plus les personnages de la musique et de la caméra. Sans oublier la salle, que la pièce avec sa mise en scène multimédias interactive ne laisse pas totalement dans l’ombre…

Le très beau texte de Marguerite Duras dépeint un homme qui a acheté une femme pour 4-5 nuits. Elle, qui n’est pas une prostituée, a accepté. Mais sur place, elle devient du coup infiniment robotique, la voix est métallique et l’expression machinale. Elle ne peut qu’offrir son corps, un corps duquel le coeur et l’esprit sont totalement absents. Une automate vide. Elle s’est laissée acheter mais le coeur et l’esprit ne s’achètent pas. Et lui, il voudrait bien l’atteindre mais sans jamais y parvenir. En tout cas pas comme il le voudrait. Pourtant son corps est parfait… Puis, la mort guette malgré la proche sensualité dans cette chambre au bord de la mer et ses vagues que l’on entend, ce phare que l’on aperçoit.

L’Homme atlantique

L’Homme atlantique
Avec Marie-Thérèse Fortin,
Anne-Marie Cadieux et Jean Alibert,
au théâtre de l’usine C,
du 12 au 15 février 2014

Le pièce comporte un important solo de l’homme dans lequel le comédien Jean Alibert, debout, se donne à plein. La pièce exploite aussi la répétition, mais on l’a dit les textes sont si beaux que cela permet de les apprécier, appuyés par la musique à la présence croissante sans devenir oppressante. Ce qui est vraiment puissant dans cette pièce, c’est ce que l’on retient de la solitude de cet homme qui reste démuni malgré tout son fric. Il voudrait établir un contact, une communication mais il ne sait pas comment faire. Et tout son argent ne viendra pas l’aider à la veille de sa mort. Sa voix forte non plus.

L’HOMME ATLANTIQUE met en scène Marie-Thérèse Fortin qui serait en train de réaliser un film et donc dirige fortement – surtout au début pour s’esquiver graduellement par la suite – de sa présence les deux comédiens jouant le couple, Anne-Marie Cadieux qui avec son passé de mannequin n’a aucun mal à jouer les automates et Jean Alibert. C’est une pièce qui laisse une forte impression sur les concepts totalement différents de l’homme et de la femme. Une pièce qui marque. Elle est présentée au théâtre de l’usine C, du 12 au 15 février 2014.


Théâtre : Bienveillance

Bienveillance est une pièce d’ici et de maintenant. Elle rassemble sur scène 5 comédiens dans des rôles d’individus aux prises avec les courants de société dont l’un joue 3 rôles d’égocentriques corrosifs différents.
C’est une pièce sur les contradictions, sur les personnes qui suivent les couloirs de propagande ou les modes de comportement et par conséquent, sur les générations. A prime abord on nous présente un cas critique de mauvaise gestion du système médical québécois mais quand on creuse le texte, on se rend compte que tout tourne autour du fils homo refoulé ayant quitté le village pour devenir millionnaire en sombrant dans le comportement inverse de la bienveillance.

Sa mère typiquement très présente dans son moi est issue d’une génération qui ne s’intéressait pas à l’argent quoiqu’elle-même est devenue la syndicaliste du village ; aujourd’hui, elle répète encore ce que lui dicte la propagande de l’heure en se défendant à tout prix de passer pour homophobe, cette obsession devenue aussi répétitive que la propagande elle-même allant jusqu’à énerver même son fils qui est lui-même homo et qui lui ressemble sur ce point de suivre les courants et les modes puisqu’il est condescendant, intolérant, nombriliste et millionnaire, refoule ses sentiments,
ne travaille qu’à 600$ l’heure et quand l’amour frappe à sa porte il s’empresse de s’esquiver grâce à l’une ou l’autre de ses trois défaites toutes préparées d’avance.

Bienveillance raconte aussi l’histoire d’un de ses amis d’enfance qui est d’ordinaire bon comme du bon pain mais qui se met à sacrer comme un forcené quand il est confronté à des individus ignobles comme par exemple le patron du cabinet juridique qui, comme le fils qu’il emploie est sombré dans l’inverse, ne pense qu’à l’argent et au pouvoir qu’il donne… entre autres la domination sur les gens, y compris, l’une après l’autre, ses conquêtes sexuelles. Et puis, il y a l’épouse de l’ami d’enfance qui a perdu le goût de vivre.
Bienveillance

Bienveillance

Alors ce fils va-t-il poursuivre dans sa lancée nombriliste pour devenir un multi-millionnaire glacial et intolérant des autres tout autant que de lui-même ou va-t-il passer à autre chose ?

Bienveillance, le texte publié de la pièce, est également en vente à la billetterie. C’est assez percutant.

Bienveillance  de FANNY BRITT / CLAUDE POISSANT, UNE COPRODUCTION THÉÂTRE PÀP + PRODUCTIONS À TOUR DE RÔLE, est présenté du 2 au 27 octobre 2012 au théâtre Espace GO. Toutes les infos : Bienveillance.

Théâtre pour enfants – thème de l’immigration

Hier soir, j’ai vu une pièce assez exceptionnelle qui avait déjà été présentée à des enfants sur le thème de l’immigration : Le fascinant voyage de Mamadou.

C’est un peu l’histoire agrandie du conteur africain Hamidou Savadogo qui est portée sur scène et interprétée à merveille par celui qui l’a en partie vécue et écrite, aidé dans la mise en scène par Romain qui a su animer et ajouter juste ce qu’il faut de mouvement.

Cette pièce de théâtre de 55 minutes a été créée en fonction de présentations scolaires. On peut d’ailleurs en lire le texte sur leur page Internet où se trouve également une présentation vidéo que l’on peut voir sur Youtube.

Une très belle découverte, un texte très humain et réaliste, tout positif et plein d’espoir
On le suit à son arrivée en plein hiver enneigé, s’adaptant graduellement, trouvant peu à peu des amis et un peu de chaleur humaine qui effectivement (et c’est une Québécoise qui le dit) manque parfois sinon souvent terriblement dans notre Québec individualiste où les gens se parlent si peu ; mais son oncle devenu riche travaille nuit et jour… et lui, il voudrait bien travailler pour inviter la belle qu’il a rencontrée à un mariage.

Hamidou Savadogo, comédien et conteur,  et Véro, chanteuse des Groovy Bear Blues
Crédit photo : Alvaro Pacheco photal@vif.com

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« Nous n’avons pas besoin d’artistes, nous avons besoin d’héroïsme. »

MESSAGE IMPORTANT DE POL PELLETIER SUR LA SIGNIFICATION DE SA PRÉSENCE AU FESTIVAL TRANSAMÉRIQUES 2012,
OÙ ELLE JOUERA LA PÉRÉGRIN CHÉRUBINIQUE DE JOVETTE MARCHESSAULT
LES 6, 7, 8, 9 JUIN à 20 H

« Nous n’avons pas besoin d’artistes, nous avons besoin d’héroïsme. »

La femme de théâtre Pol Pelletier est connue pour ses représentations révolutionnaires de femmes, et d’hommes, sur scène, grâce aux textes qu’elle écrit ou qu’elle monte, grâce à la forme de ses mises en scène, grâce à l’usage unique qu’elle fait du corps et de la voix, et souvent grâce aux lieux qu’elle aménage.

Mais dans la situation actuelle, avec les étudiants en marche, elle croit qu’il faut aller beaucoup plus loin.

Pol Pelletier se désolidarise de l’institution que sont devenus « l’art » et les « artistes » dans le monde moderne et en particulier dans les grandes villes où « l’art » et les « artistes » sont au service du statu quo et des valeurs les plus rétrogrades.

Elle veut instaurer un nouveau critère artistique : L’HÉROÏSME.

Selon elle, une oeuvre d’art n’a de sens que si elle est une question de vie ou de mort. Citant Bernard Émond, elle dit que notre monde moderne, dominé par l’égoïsme et l’indifférence, a besoin de saints et de saintes. Et elle ajoute : prêts à donner leur vie.

Ces saints dont nous parle Jovette Marchessault dans La pérégrin chérubinique. Et dont parlait aussi Grotowski, grand maître de théâtre aujourd’hui décédé, qui formait des « acteurs-saints », c’est-à-dire des acteur.e.s si purs que chaque fibre de leurs corps vibrait de vérité et émanait la lumière. Ou comme les chamanes, terme souvent utilisé pour décrire Pol Pelletier. Ces anciens guérisseur.e.s ont acquis le droit de représenter leur collectivité parce qu’ils et elles ont enduré des souffrances extrêmes menant à la mort.

Qui est prêt à donner sa vie aujourd’hui ?

Pol Pelletier veut aussi instaurer le critère artistique de la GÉNÉROSITÉ.

Qu’est-ce qu’un « acte généreux » pour un artiste ?
Comment imaginer un acte qui donne sans penser au profit ?
Et enfin, le critère de la vérité. Comment reconnaît-on la VÉRITÉ ?

Pol Pelletier a accepté de jouer au FTA pour faire une démonstration d’HÉROÏSME, de GÉNÉROSITÉ et de VÉRITÉ.

Les 6, 7, 8, 9 juin, elle jouera La pérégrin chérubinique de Jovette Marchessault, qui sera, en soi, un acte de courage : voici une oeuvre sublimement solitaire, dénudée et somptueuse comme un os, qui aborde des thèmes tabous dans le marché de l’art actuel : la destruction du féminin, la pauvreté, la sainteté, la maladie, la vieillesse, la mort.

Ensuite, après La pérégrin chérubinique, chaque soir, Pol Pelletier offrira un cadeau révolutionnaire, sans demander d’argent en retour. Il sera impossible de savoir à l’avance ce qu’elle fera.

Chaque soirée sera une surprise.

Un de ces actes héroïques sera la présentation de la dernière oeuvre de Pol Pelletier comme auteure, metteure en scène et acteure, son chant du cygne, sa création la plus périlleuse, jamais vue à Montréal, offerte gratuitement avec ses camarades qui travailleront pour… l’amour.

Une autre soirée-cadeau sera la rencontre-discussion avec un héros québécois toujours vivant, doublé d’un penseur bouleversant, expert du phénomène révolutionnaire, qui nous racontera : Qu’est ce qu’une révolution ? Quels sont les ingrédients et les étapes nécessaires pour qu’une révolution réussisse ?

Pol Pelletier tient beaucoup à ce que notre révolution à peine naissante réussisse.

Il y aura d’autres cadeaux-surprise.

Certaines soirées pourront durer 3 heures. Les gens seront évidemment libres d’assister à l’inespéré ou de se retirer.

LA PÉRÉGRIN CHÉRUBINIQUE
Les 6, 7, 8 et 9 juin à 20 h
Église Sainte-Brigide
1151, rue Alexandre-de-Sève
Réservations :
514-844-3822 / fta.qc.ca

POL PELLETIER AU FTA : QUATRE SOIRÉES HEROÏQUES

LA PÉRÉGRIN CHÉRUBINIQUE
http://fta.qc.ca/fr/spectacles/2012/la-peregrin-cherubinique

FTA – FESTIVAL TRANSAMÉRIQUES

SOURCE : Texte rédigé par Pol Pelletier à Montréal le 8 mai 2012

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La peinture abstraite, la danse abstraite, la bouffe abstraite… Igor en tronçons et le jeune garçon qui ne voulait pas enlever son pantalon

Théâtre trash, anticonformisme et subventions

On ne veut pas trop parler de cette pièce qui relie toutes ces choses pour en démontrer l’absurde, y compris le pauvre gars qui refuse d’obtempérer à l’autre qui a déjà enlevé le sien et qui lui demande d’enlever son pantalon, lui montre la sortie et derrière la porte lui fout une baffe solide, le ramène à l’intérieur sans le ménager, le jette dans une cage et en ferme les volets. On vous dira pas comment il en ressortira.

Leçon d’hygiène, bestialités et mets canadiens
Crédit photos : Jean-Sébastien Hermant

On ne veut pas trop en parler mais on rit, on rit pas mal de ces cerveaux en bouillie et on se demande lesquels sont les plus en purée, ceux qui demandent les subventions ?, ceux qui les concèdent ?, ceux qui en rédigent les textes et qui endorment par leurs belles paroles vides mais puissantes ?, ou ceux qui les consomment sans poser de questions ???

Heureusement qu’il en reste au moins un qui ne gobe pas aveuglément le protocole…

Et le cannibalisme ?
Pour chercher à comprendre l’inspiration de cette pièce anticonformiste, on peut toujours lire l’histoire du cannibale de Roteburg, et touiller ça avec toutes sortes d’ingrédients d’ici…Leçon d’hygiène, bestialités et mets canadiens est une pièce de théâtre trash et drôle de l’absurde qui englobe malgré nous énormément de réalité.

LEÇON D’HYGIÈNE, BESTIALITÉS ET METS CANADIENS
12 – 13 – 17 – 18 – 19 – 20 AVRIL À 20H
LES SAMEDIS 14 ET 21 AVRIL À 15H ET 20H
THÉÂTRE LA CHAPELLE (3700, ST-DOMINIQUE)
BILLETTERIE : 514 843-7738


Un dernier mot

Oui, je sais ; je vais être encore copiée, pratiquement mot à mot… par ceux qui reçoivent les subventions, ceux qui se font offrir des emplois malgré leur ignarité…

Cet article, republié ici de la critique publiée en date du vendredi 13 avril 2012.


Quoi faire à Montréal : théâtre