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Ces différences et coutumes qui dérangent

Ces différences et coutumes qui dérangent, Auteures Blandine Soulmana et Monique T. Giroux

Ces différences et coutumes qui dérangent
Auteures : Blandine Soulmana
et Monique T. Giroux
Bélibeau éditeur

Que faire face à une solidarité qui se veut immuable des uns et des autres quand on n’est qu’une femme, que nos droits ne sont pas reconnus, que nous sommes seules face à un mari violent, à une belle-famille nombreuse et immonde et surtout so-so-solidaire dans des traditions dures et cruelles pour la moitié de la population ?

Le plus récent livre de Blandine Soulmana et Monique T. Giroux est marquant, remarquable pour sa clarté sur les risques de laisser des rites religieux ou communautaires d’un autre âge nous envahir alors que nous avons travaillé si fort pour sortir les femmes du catholicisme harcelant et écrasant qui protégeait des prêtres aux défauts certains et surtout areligieux.

« Ce héros méconnu en est arrivé à la conclusion que le silence des pantoufles est plus dangereux que le martèlement des bottes. »

Dans ce livre de réflexion en plein débat, les auteures relatent nombre d’exemples et d’histoires qui ont mal tourné, la plupart du temps pour des femmes qui sont toujours les plus grandes et les plus nombreuses victimes de tous les sévices du monde mais dont si peu de gens se soucient, les uns profitant de leur statut de supériorité masculine et les autres jouissant fébrilement de voir leurs consoeurs souffrir autant qu’elles ont souffert et ainsi de suite.

Des cas réels, des faits, du vécu pour alimenter le débat
Loin de se baser sur des préjugés pour appuyer le projet de charte des valeurs du Québec, on pourrait dire que ce livre en est un de post-jugés. Qu’il s’agisse de l’histoire d’Amina ou de Blandine elle-même, les actes de souffrance planifiés ou justifiés par l’abus de pouvoir qui est de règle, les enlèvements, éloignements ou rapts d’enfants par l’autre parent vers des pays n’ayant pas signé la Convention qui ne sont pas uniquement des pays musulmans puisqu’ils incluent la Russie et le Japon, Russie dont elle cite l’immense nombre de morts lors de la Deuxième Guerre Mondiale qui elle aussi a débuté par quelques individus illuminés, et je citerai ici la phrase qui prolonge la pensée de la citation ci-haut :

« Une de ses connaissances, membre de l’aristocratie allemande, propriétaire d’usines et d’immeubles, a déclaré lors de la montée du nazisme que, si une minorité appartenait au mouvement, une majorité se réjouissait du retour de la fierté allemande sans apporter plus d’attention à cette bande de cinglés. Un jour, ils ont réalisé qu’ils n’étaient plus libres. Ils ont tout perdu, furent internés dans des camps de concentration et les alliés ont bombardé le peu qui leur restait. » (p. 156, Réflexions et poèmes)

Nous avons non seulement le droit mais le devoir de nous prévaloir de notre capacité et notre liberté de réagir, de dénoncer, d’aider celles qui subissent en silence et que personne n’entend comme personne n’a entendu par exemple le général Roméo Dallaire à propos des enfants-soldats du Rwanda dont les auteures expliquent aussi les horribles alternatives et malheurs dans ce livre qui ouvre les yeux sur également d’autres cas d’abus de pouvoir de toutes sortes comme les crimes d’honneur ou le refus d’éduquer les petites filles.

Ces différences et coutumes qui dérangent débute par une longue liste sur plusieurs pages d’accommodements raisonnables déjà accordés au fil des récentes décennies aux militants de religions autres que catholiques. Certains de ces accommodements étonnent, surtout quand on se rappelle que nombre de congés catholiques furent un jour rayés de la liste des congés payés par l’employeur :

« L’octroi de congés supplémentaires pour les fêtes religieuses du personnel de confession juive et musulmane d’une commission scolaire suscite la grogne parmi les autres employés qui considèrent cette situation inéquitable. » (p. 16)

Le livre discute aussi du fait de porter, par croyance ou militantisme religieux ou par imposition communautaire ou familiale, des vêtements qui cachent le visage :

« Qui me dit, à moi qui arrive avec mon ordonnance, que c’est bien la pharmacienne qui est sous le niqab et non sa copine ? […] Ce n’est pas du racisme, c’est un principe de sécurité élémentaire ! » (p. 39)

Courez acheter ce livre ! Il est rempli de constats intelligents, autant de la tête que du coeur, et qui nous permet de pouvoir discuter en toute connaissance de cause, nous qui savons lire et écrire, nous qui sommes là en ce 6 décembre 2013 et qui avons l’immence chance d’être libres de nos opinions, de nos vêtements, nous qui pouvons nous baigner dans la mer et non pas cuire toutes couvertes de noir sous un soleil brûlant à regarder nos hommes apprécier les bienfaits des vitamines D et de l’eau.

Ces différences et coutumes qui dérangent est publié chez Béliveau éditeur.


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L’adieu au corps

L'adieu au corps . Auteur : David Le Breton, Éditions Métailié, Paris

L’adieu au corps
Auteur : David Le Breton
Éditions Métailié, Paris

« La mère est la porteuse embarrassante dont on rêve la disparition radicale. Avec le fantasme de l’utérus artificiel qu’appellent de leurs voeux certains médecins, elle est évincée d’un bout à l’autre du processus. L’enfant naîtrait sans mère, hors corps, hors sexualité, dans la transparence d’un regard médical maîtrisant chaque instant de son développement. La souillure du corps maternel serait effacée par l’hygiène de la procédure et la surveillance sans relâche des machines signalant toute anomalie. Travail et fantasme d’hommes, non de femmes, comme s’il y avait là un aboutissement de plusieurs siècles visant à transférer techniquement entre les mains du masculin un processus qui lui échappe organiquement. » (p. 77, Le corps indésirable de la femme : la gestation hors corps)

David Le Breton a écrit ce texte en 1999 dans son essai L’adieu au corps que Métailié réédite aujourd’hui dans sa collection SUITES.

Ce livre est un survol de toutes préoccupations du corps considérant son usage, sa dualité, son entretien, y compris moultes constatations très informées sur les piercings, tatouages et autres moyens de se servir de son corps comme d’un étalage de vente, d’une « entreprise à diriger » (p. 33, Maîtrise du corps).

Professeur de sociologie à l’Université de Strasbourg, membre de l’Institut universitaire de France et du laboratoire URA-CNRS « Cultures et sociétés en Europe », l’auteur discute dans ce livre de haine du corps et de haine du social, d’exclusion des rapprochements réels par le biais du virtuel, de PMA, de choix et de transformations ainsi que du maintien du corps à tout prix.

Il s’agit d’une réflexion et surtout de constatations plus que pertinentes englobant de nombreuses questions qui font de plus en plus l’objet de prises de position radicales et de militantisme doublé de démarchage politique dans notre monde et ce, 14 ans après sa première publication aussi chez Métailié.

Cette lecture s’avère vraiment édifiante, tout particulièrement en ce qui a trait à l’extrait choisi, au regard des visées et comportements masculinistes actuels ayant pour effet l’exclusion des femmes non seulement dans l’espace public mais tout spécialement dans le rôle de procréation à l’heure où l’homme veut contrôler comment et qui donne la vie, qui aura le privilège d’avoir un enfant alors qu’à la source, il s’agit non pas d’une histoire de machine mais d’un acte d’amour intime entre un homme et une femme !

Une super lecture à petit prix : 10 euros seulement.

Voir la fiche du livre sur le site des éditions Métailié.

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Motivation

52 capsules de motivation

Pour le meilleur de soi !
Auteur : Marc André Morel
52 capsules de motivation
Béliveau éditeur

Pour le meilleur de soi
52 capsules de motivation pour vous surpasser

Un motivateur d’expérience et de talent vous a compilé une série de capsules – 52 au total, une par semaine pendant un an – pour, entre autres, vous aider à trouver et garder la motivation à l’accomplissement de vos objectifs, nourrir une réflexion saine sur l’état et la direction de votre vie et de votre carrière, de même que passer à l’action sur ce qui est important pour vous.

Sur quelques pages, Marc André Morel vous aide à prendre conscience de ce qui est important afin de parvenir au bonheur de la réussite et d’offrir le meilleur de vous-même à tous vos environnements, qu’il s’agisse de la famille, du travail ou de la communauté.

EXTRAITS

« Je vous livre un dernier exemple. Si vous allez […] dans Internet et que vous tapez “pas de hockey”, devinez ce qui va sortir ? Exactement ! Vous avez tout compris. On y verra tout  ce qui existe sur le hockey. » (p. 52, Oui, je le veux)

« Si vous croyez qu’il est trop tard pour vous lancer en affaires, changer d’emploi ou faire du sport, cette chronique s’adresse assurément à vous. » (p. 139, Il n’est jamais trop tard)

« Nelson Mandela a été élu PREMIER PRÉSIDENT NOIR de la République d’Afrique du Sud. En 1993, il recevait, conjointement […], le Prix Nobel de la paix pour leurs actions en faveur de la fin de l’apartheid et l’établissement de la démocratie dans le pays. Nelson Mandela est un véritable guerrier de la lumière. » (p. 223, Leçon du guerrier Mandela)

Une citation d’une personnalité connue et reconnue ou inspirante précède chaque capsule.

On peut se procurer Pour le meilleur de soi ! en librairie ou en ligne sur le site de Béliveau éditeur.