Être née ailleurs, vivre dans un système politique
Née en Yougoslavie (Serbie), émigrée en Suisse alémanique, une jeune femme raconte son histoire, celle de sa famille, comment elle fait son chemin mais surtout les impressions que toutes ces adaptations laissent comme trace dans la mémoire et dans le chemin qu’elle tracera à son tour, y compris les visites au pays d’origine et les retrouvailles avec les gens et avec les lieux qui doivent être restés identiques.
L’auteure raconte son double
L’auteure imprime dans les mémoires la vie de son double dans un style compact ne laissant que peu de place aux paragraphes ou à la ponctuation et plus précisément aux marques de fin de phrases, la plupart du temps ; on a l’impression que le cerveau écrit trop vite pour la plume ou les doigts et qu’il faut prolonger les phrases parfois même sur 2 pages tout en tissant un fil que l’on trouvera étonnamment facile à lire et à comprendre.
Il n’y a pas assez de temps ni assez d’espace pour tout raconter et il y a tant à raconter, tant à dire.
Avoir vécu à l’étranger et revenir
C’est émouvant et ça nous rejoint puisque on est tous et toutes né(e)s quelque part et on y est rarement resté intégralement. Mais ça rejoint infiniment toute personne qui est allée vivre à l’étranger pour revenir ensuite, ne serait-ce qu’en vacances ou pour un mariage, là où ce fut jadis chez soi. La façon de voir, de regarder, de retrouver a changé… La perception des autres par rapport à soi dans le nouveau pays quand on vient d’un pays considéré moins bien… politiquement en tout cas. La perception de la famille qui est restée là-bas pendant qu’on se recréait une vie enviable ailleurs. Les surprises auxquelles on ne s’attendait pas puisque on s’attend à tout de l’ailleurs mais pas de chez soi.
Et la jeune fille qui grandit et devient femme, la vie qui continue où que l’on se trouve.
EXTRAITS
« Oui, oui, le communisme, une bonne idée, sur le papier…! Et le capitalisme, l’exploitation de l’homme par l’homme…! » (p. 19)
« Pendant six mois ou presque, papa avait travaillé au noir sans le savoir. Tout va bien, disait son employeur de l’époque, le maître boucher Fluri, les papiers sont en route. » (p. 37)
« Papa était certes choqué de ce qu’Anita, avec sa remarque au sujet de son rythme de travail, l’avait insulté, ce qui n’était pourtant pas ça qui avait joué un rôle décisif, mais le fait que papa ne fait absolument aucune confiance aux gens qui n’ont aucun humour quand ils disent »ce n’était qu’une blague ». » (p. 51)
« Il y a un an que le siège de Sarajevo a commencé, a dit hier une voix à la télé, c’était le 5 avril 1992. » (p. 114)
Accéder à la fiche du livre sur le site des éditions Métailié, Paris.
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