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Bleu corbeau

Bleu corbeau  Auteure :  Adriana LISBOA  Titre original : Azul corvo Éditions Métailié, Paris

Bleu corbeau
Auteure : Adriana LISBOA
Titre original : Azul corvo
Éditions Métailié, Paris

Evangelina perd sa mère au début de l’adolescence et quitte les plages chaudes et humides du Brésil pour aller vivre avec son faux père brésilien, celui dont le nom figure sur ses papiers de naissance et qui habite une région froide et aride de montagnes aux États-Unis.  En fait, elle y est née mais n’y a vécu que deux ans, quelque part au sud de là.

Avant de partir en reconnaissance, elle met en branle les réseaux de contacts sablonneux qui le retrouvent en moins de deux.

Bleu corbeau est un roman réflexion d’Adriana Lisboa sur l’émigration, l’intégration au nouveau pays, le souvenir de la violence dans le pays d’origine, la recherche d’un père qui ne figure nulle part, les papiers et les gens sans-papiers, l’éloignement des familles.

CITATIONS / EXTRAITS

« Presque tout ce qui était important cessait de l’être si on le regardait courageusement, sérieusement. » (p. 16)

« Le réseau des informateurs resserrait l’étau. »  (p. 59)

« Ma mère avait été mariée avec lui, certes, mais quand ils avaient signé le contrat, elle était si stupidement jeune. Il fallait réfléchir, bien réfléchir. » (p. 59)

« Les gens de l’ensemble A vous considèrent comme un être un peu à part parce que vous appartenez aussi à l’ensemble B. Les gens de l’ensemble B vous regardent un peu de travers parce que vous appartenez aussi à l’ensemble A. » (p. 74)

« Mon père. L’idée sonnait encore comme quelque chose de presque fantaisiste. Une course au trésor. Un vase d’or au pied de l’arc-en-ciel. Et si j’arrivais au pied de l’arc-en-ciel pour découvrir que le vase d’or était en réalité rempli de pièces en mauvais chocolat, au goût de parafine ? » (p. 114)

Bleu corbeau est un roman réflexion d’Adriana Lisboa est publié en français aux Éditions Métailié, Paris.

DVD Mortelle randonnée

Dans ce film, Claude Miller est à l’écoute d’individus en manque de quelqu’un : un père sa fille et une fille son père.

5 nominations aux César, dont meilleur acteur pour Michel Serrault et meilleure actrice dans un second rôle pour Isabelle Adjani.

DVD Mortelle Randonnée

DVD Mortelle Randonnée
5 nominations aux César, dont meilleur acteur pour Michel Serrault et meilleure actrice dans un second rôle pour Isabelle Adjani.

Mortelle randonnée raconte l’histoire d’un détective (Michel Serrault) surnommé L’Oeil à qui une agence dirigée par une femme confie le mandat d’en savoir plus sur une histoire soi-disant d’amour qui implique un fils de famille trop riche et pas assez réfléchi. La jeune femme en question, c’est Isabelle Adjani qui l’interprète, une première personnalité de femme dans ce film sur un total de six dans lesquelles elle s’incarne tour à tour pour tuer et prendre le bien de celui ou celle qu’elle séduit.

« Nous ignorions jusqu’à l’existence de cette jeune personne. »

Oui mais voilà que L’Oeil voit éventuellement en elle la fille qu’il a perdue et se met à vouloir lui venir en aide dans ses ultimes et moribonds desseins. Mais chaque fois qu’on voit l’actrice embrasser quelqu’un, on s’inquiète pour son avenir dans ce film qui se ballade dans les capitales et sur les routes européennes et de châteaux en immense spa luxueux, tourné de manière à rappeler une époque d’avant la libération des frontières entre les pays en Europe.

Il faut savoir que l’acteur principal Michel Serrault a perdu une fille en 1977 et que le coscénariste Michel Audiard a perdu un fils en 1975 ; les deux jeunes adultes sont morts dans des accidents de voiture. Ce n’est possiblement donc pas, à prime abord, l’embryon du mouvement actuel des pères voulant écarter les femmes qui a mis en route ce film mais un roman de Marc Behm, auteur de scénarios et de romans noirs déjantés.

« Finalement, je mourrai dans mon lit, de chagrin, comme tous les pères. »

Parmi les rôles secondaires dans ce film, on retrouve l’actrice Stéphane Audran et Guy Marchand qui assurent quelques diversions divertissantes, elle avec ce maquillage incroyable et lui avec ses pompes jaunes.

« C’est vrai. Vous êtes extraordinairement moche. »

Macha Méril dans le rôle de Caroline (c’était le nom de la fille de Michel Serrault) ainsi que Jean-Claude Brialy dans le rôle de Voragine font également partie de la distribution.

« Alors on t’a fait sortir de ton placard ? Qui suis-tu cette fois ? »
« Lâche-moi ou j’te casse le bras ! »

C’est dans ce film que l’on retrouve cette fameuse scène de l’aveugle (Sami Frey) qui se fait rouler par un serveur au moment de payer dans un restaurant. « C’est répugnant ! », lance la tueuse en série pour qui son histoire avec cet énième millionnaire fera tourner sa chance…

Autres citations tirées des dialogues :

« Mais pourquoi vous me parlez de ma bagnole ? »
« Signe particulier : a tué un homme cette nuit. »
« En avion. Montréal […] First Class. »
« D’après ce que j’ai pu comprendre, la mère de la petite était une pas-grand-chose. »
« Non mais mon chérie, on ne m’a pas toujours appelé L’Oeil. Autrefois, on m’appelait L’Oreille. »
« Elle déteste les filles. Elle se les envoie mais elle les déteste. »
« Faut jamais se séparer des choses auxquelles on tient ! »
« De toute façon, on n’a que des jeunes filles ici. »

Mortelle randonnée est un film vraiment captivant qui ne se révèle pas à un simple visionnement et qui mérite d’être vu et revu. Il est sorti en DVD le 28 mai, en même temps que L’effrontée et Garde à vue dans la collection Axia Films qui regroupe des classiques du cinéma français.

http://www.youtube.com/watch?v=4lVMc1RU700

http://www.youtube.com/watch?v=1WVZ-6XFXWA

TVA Films
120 minutes
Réalisé en 1982

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Heredia, détective, romans chiliens

Métailié nous gâte en ce 11 avril : deux romans Heredia, personnage de l’auteur Ramón Díaz-Eterovic, un détective qui a des conversations élaborées avec son chat habilement nommé Simenon. Mais Heredia est Chilien, vit à Santiago mais là n’est pas la seule ville qu’il nous fait découvrir à la recherche d’individus disparus ou perdus de vue.

Deux fines aventures d’aujourd’hui : La couleur de la peau, réédité dans la collection SUITES, et Le deuxième voeu, un roman nouvellement traduit en français publié dans la collection NOIR.

La Couleur de la peau Collection Suites   -   Auteur : Ramon DÍAZ-ETEROVIC   Titre original :  El Color de la piel    Traduit de l'espagnol par  Bertille Hausberg   Éditions Métailié, Paris

La Couleur de la peau
Collection Suites
Auteur :
Ramon DÍAZ-ETEROVIC
Titre original :
El Color de la piel
Traduit de l’espagnol par :
Bertille Hausberg
Éditions Métailié, Paris

La couleur de la peau
Dans cette histoire, il est question de Péruviens immigrés à Santiago à la recherche de travail. Pour leur malheur, ils sont facilement reconnaissables et se retrouvent souvent là, sans papiers et pouvant facilement se retrouver aux prises avec des réseaux ou parmi les êtres humains qui vivent dans la rue.

Le deuxième voeu
À la suite d’une quête commandée par un fils émigré dans la cinquantaine cherchant son père avec lequel l’entente n’a jamais été facile sitôt qu’il fut sorti de l’enfance, c’est Heredia lui-même qui en parallèle se met à chercher son propre père qu’il n’a jamais connu. Le premier est un vieillard qui semble déménager de maison de retraite en maison de retraite, aux prises possiblement avec les opportunistes, et la seconde enquête en parallèle emmène les lecteurs et lectrices dans les mondes des orphelinats et de la boxe au Chili.

EXTRAITS
La couleur de la peau

« C’est un peu comme si on regardait les entrailles de la ville, sans apprêt et sans artifices, la vie routinière d’être anonymes qui, jour après jour, se lèvent à l’aube pour aller au travail et, la nuit venue, n’ont même plus la force de se demander s’ils sont heureux ou réduits à un simple bout de chair qui résiste avec la résignation d’un cheval de trait. » (p. 22)

« J’ai marché en m’habituant peu à peu au poids du soleil sur ma tête et, au bout d’un moment, j’ai commencé à voir les hommes couchés sur les trottoirs sous des couvertures en lambeaux et de grands morceaux de carton. » (p. 65)

Le deuxième voeu Collection NOIR   -   Auteur : Ramon DÍAZ-ETEROVIC  Éditions Métailié, Paris

Le deuxième voeu
Collection NOIR
Auteur :
Ramon DÍAZ-ETEROVIC
Titre original :
El Segundo deseo
Traduit de l’espagnol par :
Bernardo Toro
Éditions Métailié, Paris

EXTRAITS
Le deuxième voeu

« J’ai fermé les yeux et dans l’intime pénombre qui m’a entouré, j’ai entendu le rire du hasard. »

« — Encore un cauchemar ? a demandé Simenon derrière mon dos. » (p. 14)

« — Il a quatre-vingt-deux ans et moi cinquante-huit.  Maintenant nous sommes deux hommes âgés, nous devrions pouvoir nous parler et dépasser nos différences. En fin de compte, rien de ce qui nous a opposés autrefois n’a d’importance aujourd’hui. Je veux que vous m’aidiez à le retrouver. » (p. 22)

« Pour que cette épicerie rapporte de l’argent, il faut qu’elle reste ouverte le plus longtemps possible. Depuis que mon mari est mort, je vis derrière ce comptoir. » (p. 29)

LE PERSONNAGE
HEREDIA est un détective qui plaira aux amoureux et amoureuses des chats puisque Simenon, comme l’auteur dont il porte le nom, s’emploie à observer l’homme et à le mettre à nu face à lui-même. HEREDIA plaira aussi aux individus qui aiment les courses de chevaux et le monde de la nuit.

L’AUTEUR
Né à Punta Arenas en 1956, Ramon Díaz-Eterovic est l’un des leaders incontestés de la nouvelle génération d’écrivains -nés depuis 1948- qui symbolisent le mouvement artistique le plus attrayant de la scène culturelle du Chili des années 90.
Parallèlement à son travail d’écriture, Díaz-Eterovic participe activement à la Société des Ecrivains du Chili, qu’il a présidé de 1991 à 1993.
Ramon Díaz-Eterovic est un écrivain très prolifique, il a publié un grand nombre de nouvelles et de story-boards pour des dessins animés et de la poésie.
Il manifeste un intérêt profond pour la psychologie humaine et une forte intuition pour les histoires à intrigues. Ramon Díaz-Eterovic a été récompensé par de nombreux prix littéraires, et parmi eux, par le prix renommé Anna-Seghers 1987 en Allemagne, le prix Dashiel Hammett en Espagne et en 2007, le prix municipal de Littérature de Santiago (Chili).

Voir la fiche de chacun des livres sur le site de Métailié, Paris :
La couleur de la peau
Le deuxième voeu

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DVD Ces crimes sans honneur

Violences faites aux femmes, pistes de réflexion, meurtres au nom de l’honneur de la famille, problème des femmes, rééducation des hommes, traditions néfastes, communautés immigrantes, mariages forcés, le nom, l’honneur, le père, le chef de famille, le patriarche, l’aîné, les cousins, les cousines, les jeunes vierges analphabètes du pays d’origine, le cousin qui veut des papiers, les meurtres pour éviter le déshonneur ?…

C’est à un long métrage documentaire exceptionnel que nous convie Raymonde Provencher avec son plus récent film Ces crimes sans honneur, qui sort en DVD aujourd’hui 27 novembre 2012 avec deux disques dans le coffret, la version française et  sa version anglaise « Crimes Without Honour ».

Ces crimes sans honneur / Crimes Without Honour . Raymonde Provencher

Ces crimes sans honneur de Raymonde Provencher

Les crimes d’honneur sont des phénomènes anciens, qui remontent à des temps immémoriaux. Nous les avions crus révolus; et pourtant la réalité nous a rejoint au moment où nous nous y attendions le moins. Des milliers de personnes — généralement des femmes — dans le monde sont tuées au nom de l’honneur.

Au Canada, « l’affaire Shafia » a sonné l’heure de notre réveil. En Suède, c’est l’assassinat de Fadime, de la main de son propre père, qui a provoqué l’électrochoc. On tue au nom de l’honneur en Angleterre, en Allemagne, aux Pays-Bas, en France, en Suède, au Canada; et ce phénomène est en constante augmentation.

Dans Ces crimes sans honneur, la cinéaste tente de dégager certaines pistes de réflexion à travers l’histoire d’Aruna Papp, une chrétienne d’origine indienne vivant au Canada ; de Necla Kelek, une turque vivant en Allemagne ; de Sara, une kurde établie en Suède et d’Arkan, un jeune kurde élevé « à la suédoise ».

Aruna, Necla, Sara et Arkan ont eu le courage de défier ces traditions criminelles de leur communauté en dénonçant ces crimes haineux avec le risque d’être ostracisés.

Produit par Raymonde Provencher (Macumba Films), Ces crimes sans honneur est distribué par Les Films du 3 mars.

Stop the bad name of the community by preventing it

Immigrée torontoise, elle ne s’inquièterait pas d’être stéréotypée à condition que personne ne se fasse tuer pour cela. Ou ne se fasse casser le bras ou ne subisse d’autres violences conjugales non comptabilisées, jamais dénoncées, la peur servant à terroriser les victimes de maltraitance au quotidien.

Pendant 18 ans, elle a vécu de la violence conjugale ; pendant 18 ans « Tout ce que tu comprends ce sont les coups de pied » lui disait son père qui l’avait aussi battue avant son mariage forcé avec un homme qu’il n’aimait pas et qu’il insultait devant tout le monde et qui ensuite s’en prenait à elle.

Elle s’en est sorti. Elle a fait une recherche. Elle a parlé à 1800 femmes qui avaient toutes peur d’être identifiées. Nombre d’entre elles ne se sont pas présentées. Elle-même a un jour détruit l’estime de soi sur la personne de sa propre fille. Elle raconte son histoire, l’histoire d’innombrables femmes qui apprennent du jour au lendemain qu’elle se marient le lendemain avec un individu qu’elles n’ont jamais vu ou avec un membre de la famille. Si elles refusent, elles se font coller une étiquette d’avoir déshonoré leur famille. « Le déshonneur restera à jamais. » Elle explique que plusieurs communautés immigrantes apportent des « traditions néfastes dans ce pays», dit la Torontoise.

Une turque en Allemagne : « Les turcs et les arabes s’isolent »
Après la Suède, après Toronto, le film nous transporte en Allemagne où une auteure d’origine turque explique la charia qui est un code de lois qui régit ce qui finit par être une petite ville dans la ville, code entièrement copié sur la société d’origine d’où est issue la jeune vierge du pays qui n’apprend souvent jamais la langue du pays d’accueil.

« Je suis devenue un être autonome. »
Dans le film de Raymonde Provencher, cette auteure qui a appris en Allemagne en côtoyant les allemands qu’elle pouvait vivre de manière autonome, explique le fonctionnement hiérarchique de l’honneur du patriarche familial, honneur pouvant mener jusqu’au meurtre.

La société d’accueil : « Il faut en parler beaucoup plus »
Elle croit que la société d’accueil doit absolument se mêler des violences faites aux femmes. Il ne s’agit pas d’affaires de famille ou personnelles ; il s’agit de violences faites aux femmes, de maltraitance subie par des citoyennes, qu’elles aient ou non eu la permission ou l’opportunité d’apprendre la langue du pays d’accueil.

On pourrait même croire qu’à la limite ces mariages arrangés servent même à obtenir des passeports et des nationalités sur le dos des filles qui n’ont pas le choix. Cette auteure travaille depuis des années à faire cesser ces mariages forcés et a réussi à les réduire de 25 000 par années à 10 000, en éliminant les analphabètes depuis qu’on impose des tests de connaissance de la langue.

Au Canada, on n’a aucune données sur les mariages forcés.

Le nom, l’honneur, le père, le chef de famille, le patriarche, l’aîné… tous ont une place bien précise dans ces sociétés. L’honneur de la famille est plus important, semble-t-il, que le mal qu’ils peuvent faire pour le préserver.

MOUTON NOIR et BANNIE
Elle parle aussi de l’exclusion dont elle a fait l’objet de la part de sa famille après son divorce qui les humiliait.

En Suède :

Un cri commun : les hommes et les femmes à qui on impose ces mariages sont vulnérables. On demande aux politiciens de s.v.p. écouter. Ces femmes mettent leur vie en danger en s’exprimant sur le sujet.
« Personne n’a osé m’aider. »
« J’ai vu la Suède comme un pays de libertés »
« J’ai perdu ma famille, ma cousine, ma copine. »

Cet homme vivant en Suède que l’on a forcé à marier une cousine l’a laissée en Syrie pendant 3 ans avec d’autres dans la même situation de mariée en attente des papiers d’immigration, dans une pièce de 10m2.

La virginité, l’honneur sont des clauses négociés lors d’un mariage forcé

Mieux vaut prévenir que guérir. La prévention en entendant le problème des femmes doit s’accompagner d’une rééducation des hommes afin qu’ils respectent les droits des femmes.

« Je suis la seule qui ose parler »
Il ne faut pas seulement écouter, il faut s’en mêler, ajoute-t-elle. « J’espère avoir fait une toute petite différence. »

Un film de Raymonde Provencher.

À voir absolument afin de comprendre possiblement les communautés qui ne semblent pas vouloir s’intégrer, pour aider votre voisine ou votre voisin qui ne vous salue jamais, pour survivre à la peine incommensurable que vous a causée votre ex-fiancé qui s’est soudainement marié avec une femme de son pays alors qu’il disait vous aimer…


LE SAC DE FARINE

Orpheline, Sarah n’a que 8 ans mais déjà elle est confrontée comme tous les enfants aux jalousies des petites filles de son âge et du couvent où elle habite. Elle s’invente une maman avec une photo découpée dans un magazine et pleure de ne pas avoir de papa, puis se confesse tous les jours.

LE SAC DE FARINE
LE SAC DE FARINE

Pour son malheur, son souhait le plus profond est entendu le jour où son père musulman vient la chercher supposément pour l’amener en week-end mais il ne s’agit là que d’un subterfuge puisque lui et sa nouvelle jeune épouse droguent l’enfant et la transportent comme une poche de patates jusqu’au Maroc où elle se réveille sans savoir où elle est. Pour lui, c’est important qu’elle soit élevée musulmane. Pour elle, le premier choc passé elle s’étonne à l’école de ne plus pouvoir apprendre la géographie et les mathématiques. Pour les femmes, là-bas, il n’y a de choix que parmi le tricot, la couture et autres travaux manuels du même acabit. Le film est en partie autobiographique. Là-bas, elle retrouvera sa mère qui vit d’une manière aussi lointaine qu’on peut l’imaginer de la belle étoile dont on raconte la vie extravagante dans un magazine à succès. Dès lors, sa prière deviendra celle de revenir vivre dans ce pays qu’elle a connu et où les femmes ne sont pas confinées à des tâches manuelles, des efforts quotidiens toujours les mêmes et toujours à recommencer mêlés de craintes et de contraintes pour la réputation de virginité.

Bien qu’il fasse état d’expériences horribles et traumatisantes, ce film est presque aussi doux que de la soie ou que de la farine dont elle réussira à nourrir tout le monde avec le peu de mathématiques qu’elle aura apprises avant d’être enlevée par son père.

Présenté dans le cadre du FOCUS BELGE au Festival de films francophones CINÉMANIA 2012, Le sac de farine est réalisé par Kadija Leclere, et le scénario de Kadija Leclere et Pierre Olivier Mornas est interprété par Hafsia Herzi, Hiam Abbass, Smain Fairouze, Mehdi Dehbi et Rania Mellouli.

L’incroyable histoire de Blandine Soulmana
LES MONOLOGUES VOILÉS
Le glacis, roman écrit en 1950

8 mars, 8 dessins de Plantu et 8 vidéos les expliquant.