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Poussière rouge

Poussière rouge Auteure : Jackie KAY Titre original : Red dust road Traduit de l'anglais par Catherine Richard  Éditions Métailié, Paris

Poussière rouge
Auteure : Jackie KAY
Titre original : Red Dust Road
Traduit de l’anglais par Catherine Richard
Éditions Métailié, Paris

Dans ce livre racontant une vie qui ressemble à la sienne, Jackie Kay dépicte l’Écosse où elle a grandi dans une famille adoptive impeccable mais également ses autres pays et familles, celle de sa génitrice qu’elle a retrouvée un peu démolie psychologiquement et de son géniteur nigérian du peuple igbo qui comme sa compagne d’amours s’est lui aussi ancré profondément dans une religion.

Jackie Kay parle au «je» dans ce produit littéraire, récit ou autobiographie partielle, où la mémoire se ballade d’une année à l’autre, d’une époque à l’autre et revient descriptivement sur des événements. Elle y parle de ses années d’école, des sentiments que peut ressentir une fille adoptée, une fille à la couleur de peau différente de ses compagnes ayant pour résultat qu’elle se retrouve toujours rejetée par les garçons qui se choisissent tous des filles sans trop de différences visibles.

Devenue poète et lesbienne, elle part à la recherche de sa mère biologique exilée en Angleterre et de son père reparti vivre au Nigeria où elle voyage ainsi que dans d’autres pays à travers le monde à titre d’invitée littéraire. Elle décrit leurs rencontres, les pays d’origine, leur vie loin d’elle, l’acceptabilité qu’elle perçoit de leur part. Elle observe et décrit les routes, les lieux et les gens en Écosse comme en Afrique.

EXTRAITS

« C’est étrange de regarder les hommes l’un après l’autre en se demandant lequel est son géniteur. » (p. 13)

« Les parents de ma mère ont passé vingt-six ans en Nouvelle-Zélande, à regretter l’Écosse tout en devenant toujours plus écossais dans ce pays étranger. » (p. 28)

« Je me rends compte avec horreur que Jonathan me considère comme le péché, l’impure, moi la bâtarde, l’illégitime. Je suis là, devant lui, preuve de son péché passé, mais c’est moi la pécheresse, la vivante incarnation de son péché. » (p. 17)

« – Notre père était un Canadien français, et pendant un temps, notre mère a emmené deux d’entre nous au Canada en laissant les autres […] Mais René Léveillée, notre père, n’était pas quelqu’un de gentil, contrairement à notre grand-père. » (pp. 145-146)

« Comment dissimule-t-on une femme adulte ? Pourquoi une femme adulte devrait-elle contribuer à sa propre dissimulation ? » (p. 164)

L’AUTEURE
JACKIE KAY est née à Édimbourg. Poète, nouvelliste et romancière reconnue, elle enseigne à l’université de Newcastle et vit à Manchester. Un de ses romans, Le trompettiste était une femme, a été traduit en France en 2001.
Voir la fiche du livre sur le site des éditions Métailié.


Flâneries laurentiennes

Flâneries laurentiennesJe viens de mettre la main sur un guide touristique, historique et littéraire absolument unique sur une des plus belles régions du Québec, les Laurentides.

Flâneries laurentiennes fait renaître le coeur des gens, des lieux, des écrits. Un travail de beauté, de paix et d’amour de la région et des auteurs qui les racontent.

Chaque ville, village, MRC débute par les paroles d’un écrivain ou d’une écrivaine de l’endroit, suivis d’une description, de photos nouvelles ou anciennes des maisons, des centres de ski, des vigoureux cours d’eau, des nombreux lacs…

N’oubliant pas que les Laurentides ont été colonisées par le curé Labelle, un encadré nous renseigne davantage sur ce qu’aurait vraisemblablement ajouté ce dernier à la description de chaque municipalité, avec le franc parler qui lui était typique. Une bio de l’auteur ou auteure des lieux termine le tout. Par ailleurs, des pages entières sont consacrées à certains auteurs comme Claude-Henri Grignon et Solange Chaput-Roland.

C’est donc 75 villes et villages, les grandes lignes de leur histoire, leurs gentilés et leurs principaux attraits touristiques et six zecs les plus accessibles ainsi que 143 auteurs nés, travaillant ou vivant dans son décor inspirant qui sont mis en valeur dans ces pages très illustrées et serties d’extraits de leurs plus beaux textes.

EXTRAITS

« Grâce à Dieu, on y pratique encore l’agriculture. Le secteur possède le meilleur potentiel agricole de la MRC. Mais le premier développement économique de la région est venu de l’exploitation forestière. C’est dans la seigneurie d’Argenteuil que le tout premier “moulin à papier” au Canada a été construit en 1805. » (p. 114, St-André d’Argenteuil, avec un texte de nul autre que Louis-Joseph Papineau)

« À la fin d’août, les Massonais accueillent les visiteurs dans différents lieux du village pour célébrer La Farandole des arts. Cet important symposium des arts visuels s’adresse aussi bien aux néophytes qu’aux professionnels, aux connaisseurs et aux collectionneurs d’art. (p. 157, Sainte-Marguerite-du-lac-Masson)

« Monsieur le curé aimerait ajouter que…
« La légende raconte que le célèbre Jos Montferrand affronte seul 150 Irlandais, qu’il jette tous dans la rivière des Outaouais, au cours d’une rixe, en 1829. À cette époque, de fortes tensions opposent les Canadiens français et les Irlandais embauchés dans les chantiers. » (p. 253, Kiamika)

Ces magnifiques Flâneries laurentiennes ont été compilées par quatre résidants : Ugo Monticone, Monique Pariseau, Lyne Rouillé, Pauline Vincent.

Flâneries laurentiennes est publié chez Marcel Broquet, La nouvelle édition.