Le Marinier
Un roman noir, très noir, obsédant. Un tueur en série sévit dans un village typiquement féérique du bord du fleuve mais village tout aussi typiquement aveuglé par la croyance que tout le monde il ne peut pas être méchant si on le connaît et qu’il nous dit bonjour en souriant, qu’il est peut-être marié, qu’on le connaît depuis des années, qu’il a peut-être une réputation impeccable même au-delà avec un boulot, un bateau, une maison… Sauf que là, il y a vraiment un psychopathe qui rôde et qui s’en prend tout particulièrement aux femmes et qui est d’une cruauté inouïe. Et qui ne se gêne pas pour penser que parfois un policier pour satisfaire ses fantasmes de pouvoir ça lui va aussi.
Et voilà que débarque une mère et sa fille qui, heureuses d’un si beau moment de détente, décident d’aller se balader sur le fleuve en canot pneumatique pour mieux apprécier le coucher du soleil, et plus tard une très belle femme, seule, écrivaine, en recherche d’inspiration.
L’auteur nous raconte les gens et surtout ce resto-bar appelé Le Marinier qui se trouve au coeur de la place, face au quai où travaille un garçon, typique belette qui s’est trouvé le travail parfait pour lui qui veut toujours tout savoir et colporter. On est en pleine province avec tous ses acteurs. Y compris un maniaque à double face. Un vrai fou obsédé sans borne. Un déréglé inavouable qui se comporte de façon parfaitement amicale et tout à fait sympathique en société quand il n’est pas en proie à ses meurtres effroyablement violents.
CITATIONS / EXTRAITS
« En plus, elle ne sait pas nager, comme sa mère d’ailleurs. » (p. 11)
« Sa dernière chance : Crier ! » (p. 18)
« Jack est abasourdi devant une telle supposition. Jamais il n’aurait pu imaginer qu’un site touristique aussi enchanteur que le St-Laurent devienne la toile de fond d’une histoire aussi invraisemblable. » (p. 57)
« – Je te connais assez pour savoir que tu n’a sûrement rien à te reprocher dans ces deux affaires, Réal. Mais un conseil, trouve-toi un avocat. Les inspecteurs de la SQ ne seront pas tendres avec toi. » (p. 112)
« Tout en racontant à Ginette ce qu’il a entendu, Carl garde un oeil sur le couple Crevier-Bernard. » (p. 113)
Le prédateur du fleuve, Le Marinier, de Pierre Cusson est publié chez Polar Presse.