Un roman de route rigolo, principalement entre Montréal, Alger et Key West, au départ d’une famille grecque originaire de Rhodes, raconté au «je» par la Montréalaise fille d’un père charmeur absent, lui-même fils de père absent ayant laissé partir sa femme et ses multiples jeunes enfants dont il était l’aîné vers Alger pour cause de guerre. Ouf ! Attachez vos tuques car ce n’est pas tout, on s’avance aussi un peu vers l’Halloween et les morts vivants ainsi que l’Italie et les vacances !
C’est super drôle, super bien mené, super crédible, super inspiré de la réalité, super sans propagande ni politique ni religieuse. Un roman qui raconte des histoires de famille, des incidences de corruption, des presque accidents de déneigeuses, des tempêtes de neiges du haut d’un appartement avec vue sur la ville, des vagues de l’océan balayant les côtes…
« Quand je tendis ma carte de crédit, une libraire bien intentionnée me demanda si j’étais Érina, la fille de Vassili Papadopoulos. Un oui laconique fut ma réponse à cette jeune femme qui aurait dû, en travaillant dans les livres, me connaître comme écrivaine. Enchantée, elle me demanda tout de go si je voyais plus souvent mon père. C’était, selon ses dires, un homme aimable, attachant, qui venait souvent à la librairie bavarder. Il était très heureux et gentil, mais une chose l’attristait : le silence que sa fille Érina gardait à son endroit. Elle ne voulait pas le voir, avait-il confié profondément bouleversé à la petite libraire, me faisant passer pour une parvenue honteuse de ses origines et de son père, pourtant moteur de sa réussite. » (p. 50)
La ballade d’Ali Baba est une fiction savoureuse de famille immigrante élaborée avec verve par Catherine Mavrikakis, publiée aux éditions Héliotrope. au cœur de Montréal. L’auteure a par ailleurs vu ses livres récompensés de plusieurs prix par le passé, y compris le Prix des libraires, le Grand Prix du livre de Montréal, le Prix littéraire des collégiens et le prix Victor-Barbeau.