Je viens de terminer la lecture d’un nouveau roman écrit à partir d’un fait divers survenu au Chili et qui rappelle étrangement le combat que mènent actuellement les Québécois contre la corruption, contre la collusion, contre les escroqueries.

La Dette
Auteur : Rafael GUMUCIO
Titre original : La deuda
Traduit de l’espagnol par :
Bertille Hausberg
Éditions Métailié, Paris
C’est l’histoire d’un cinéaste reconnu qui, au moment d’avoir enfin obtenu du financement de sources diverses jusqu’en Espagne pour tourner le film de ses rêves, se fait dire par son comptable que ce dernier lui vole son argent et que loin d’être en mesure de commencer ce nouveau projet si longtemps planifié il est en fait criblé de dettes. Et pas seulement lui, par ailleurs…
De fait, le comptable qui l’épiait tout le temps était un escroc qui jouait double jeu avec tous ses clients, ceux de jour comme ceux de nuit. Et lui, l’artiste cinéaste, en aura pour plusieurs années à se débattre contre les accusations puisque c’est lui qui apposait sa signature aveuglément depuis des années et donc c’est lui qui est pointé du doigt alors qu’il n’a rien fait de mal ! Comment survivre, comment faire, à qui s’adresser, qui sont ces gens qui l’entourent et qui se disent ses amis, qu’ils soient sous-traitants, employés ou politiques ?
LA DETTE est un roman extraordinaire, riche en réflexions très très opportunes, en bouleversements, en réalité trop tristement vraie quand on fait confiance à un escroc. C’est un roman exceptionnel et infiniment d’actualité, au Québec en tout cas, un roman marquant.
EXTRAITS
Comment choisir parmi les 92 marqueurs que j’ai mis de part en part, tout au long de ces chapitres très courts…. Je ne mettrai pas les numéros de page. Tout est dans le livre, et c’est cité dans le désordre. Un livre à lire puisqu’on ne sait jamais quand ou comment nos proches parmi nos proches se mettront en tête de nous saigner à blanc.
« Des employés qui n’étaient pas des employés, une maison de production qui n’en était pas une, un chef d’entreprise qui ne voulait pas se reconnaître comme tel. »
« Et la chargée de communication s’avance vers les pompiers pour les interroger d’un ton péremptoire comme s’il s’agissait de serveurs surpris à cracher dans sa soupe. »
« Si personne ne s’était donné la peine de prévenir Fernando, c’était seulement parce qu’on supposait qu’il était le mieux informé. »
« Moi, j’écoute mieux quand je parle. »
« Tu fais jouer sa femme dans ton film et il financera tout ce que tu voudras. La nana est jolie, complètement refaite. »
« Le règlement de la clinique interdit à une femme d’être inséminée sans que son mari lui tienne la main. »
« … je me suis finalement rendu compte que je pataugeais dans la merde et j’ai décidé de me réveiller. »
Consulter la fiche du livre ou en lire un extrait sur le site des Éditions Métailié
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