Le film court métrage For The Birds a été présenté au FFM et je n’écris que maintenant ma critique car c’est un film infiniment émouvant et intériorisant, un film qui mérite réflexion et pas seulement au niveau cinématographique.
Quelle valeur universelle peuvent donc avoir des écrits et des traditions aussi durs et cruels envers la moitié de la population ?
Être une femme est un handicap immonde.
Il s’agit de l’histoire d’une jeune femme qui fut pendue pour avoir forniqué. L’histoire se passe dans un pays musulman, un pays de soleil brûlant et de tempêtes de sable avec chaque petit grain comme autant d’aiguilles, un pays dans lequel on impose un vêtement unique aux femmes seulement.
Comme dans le cas de l’excision, ce sont deux femmes qui amènent de force la jeune femme, l’adolescente accusée. Comme dans le cas des jeux du cirque dans la Rome Antique, les gens regardent, comme s’il s’agissait d’un divertissement, sauf un seul jeune homme se rebiffe. Comme dans le cas de la jeune Québécoise de Ste-Sophie, on n’a pas l’impression que l’homme impliqué autant qu’elle dans l’affaire ayant mené à de telles conséquences sans retour subira le moindrement ou autant la haine des hommes. En vérité, ils vous le diront ou plutôt ils le feront mais ne l’admettront pas que dans la plupart des régions et des religions, l’homme poursuivra sa vie comme si de rien n’était, comme s’il n’avait rien à se reprocher, comme s’il n’avait jamais rien eu à voir avec ça. Il faut bien qu’il se vide, disait la grande soeur d’une amie décédée à 20 ans. Il oubliera et passera à autre chose. Il aura appris à utiliser sa force et ses relations mâles de famille ou de religion pour écraser les femmes sur son chemin avec la collaboration des masculinistes au pouvoir, des femmes collabo et des fils qui prolongeront le mal… C’est pourtant l’homme qui a un corps qui se transforme en besoin de relations sexuelles sitôt qu’on s’en approche le moindrement, mais c’est la femme qui écope des problèmes. Être une femme est un handicap aussi grave qu’immonde et ce ne sont pas les hommes qui leur viendront en aide la grande majorité du temps. La plupart des femmes non plus… Elles sont trop appauvries, trop bloquées…
Le film For The Birds est inspiré d’une histoire vraie, l’exécution d’Atefeh Rajabi Sahaaleh.
Elle avait 16 ans, comme la jeune mère de Ste-Sophie abandonnée de tous à l’heure de l’accouchement.
Le court métrage For The Birds se passe dans un pays lointain et en langue étrangère, sans paroles, sans sous-titres, dans le silence assourdissant du diktat de la mort. Comment dire que toute parole serait superflue sans ajouter que toute parole est la plupart du temps inutile quand il s’agit des femmes et qu’il ne s’agit pas d’une promesse de sexualité ? Le film montre bien et fait comprendre toute la portée de cette pendaison au nom des hommes, par extension de tous ces gestes de violences, dans le quotidien des femmes, de par le monde. Y a-t-il une seule religion qui ne soit pas néfaste aux femmes ?
Quelle valeur universelle peuvent donc avoir des écrits et des traditions millénaires aussi cruels envers la moitié de la population, la seule moitié capable pendant des millénaires de repeupler le monde ?
Être une femme est un handicap immonde.
Merci au Festival des films du monde de Montréal de nous avoir présenté ce film.
Équipe de production
Réalisation : Tara Atashgah
Scénarisation : Tara Atashgah
Direction photo : Daniel Rink
Montage : Tara Atashgah
Interprètes : Chervine Namani, Nazli K. Lou, Kamran Malak Motiei
Musique : David Reynolds
Maison de production et ventes : Tara Atashgah, Motamedia Productions, 1112 Montana Ave. #842, Santa Monica, CA 90403 (États-Unis), tara.atashgah@gmail.com
http://atefehproject.wordpress.com/
Filles excisées et femmes grillagées, lapidées, brûlées, bloquées, bitchées…
La jeune québécoise de Ste-Sophie
FILM : La source des femmes
ROMAN : À tous et à personne
ESSAI : Dieu est au MacDo !
TÉMOIGNAGES : Survivre à la violence pour enfin vivre
Spectacle demain soir pour La maison de Mélanie : J’ai été une esclave sexuelle . Se sortir des gangs de rue