La Tragédie du Prince Zidan
Danse, opéra, théâtre, musique, folklore et traditions artistiques chinoises
Pour Montréal : + burlesque et travestis
Hier soir a eu lieu la première de deux représentations de « l’Opéra de Péking », une forme d’art qui est présentée en Chine avec des femmes sur scène et dans des cafés-théâtres. Si vous avez des billets pour ce soir, on vous suggère fortement d’assister à la brève conférence explicative et démonstrative pré-spectacle.
Il s’agit d’une opérette un peu bouffe et un peu burlesque étant donné que pour le spectacle de Montréal les femmes ont été laissées en Chine et que leurs rôles sont joués et chantés par des garçons donc travestis.
« Hamlet chinois »
D’inspiration shakespearienne pour l’histoire de tuerie, il faut apprécier les costumes et maquillages méticuleusement élaborés où l’exagération se trouve dans le geste en raison des visages cachés. Par exemple, le seul fait d’avoir un fouet décoratif en main indique que le prince va à cheval. Les coiffes bougent avec la tête lors de tremblements appuyés par quelques musiciens traditionnels qui se trouvent en retrait sur le côté de la scène, leur son rappelant ceux entendus lors de manifestations dragonnières du Nouvel An chinois.
Opéra un peu bouffe
Un des personnages semble nain qui ne se déplie qu’à la fin. À lui seul, il ferait l’opéra bouffe avec ses pirouettes qui sont drôles et font rire toute la salle.
Des gens de pouvoirs vivant richement aux frais de la population
C’est un spectacle découverte d’une Chine ancestrale avec ses nobles qui s’entretuent pour le pouvoir et qui veulent se venger mais alors certainement pas pendant que le royal fratricide serait en train de prier et (faire semblant de ?) se repentir, ce qui le ferait s’en aller directement au paradis… Le prince se replie sur lui-même et repart les bras ballants.
Les costumes
Tous ces hommes entre eux sur scène portent des costumes très élaborés, très colorés et tout à fait flamboyants.
Montréal, Grèce Antique
C’est vraiment dommage qu’ils aient confié les rôles de femmes à des garçons. On n’est plus en Grèce Antique tout de même. Surtout qu’en Chine les rôles de femmes dans cette forme d’art chinois sont joués par des femmes. On se demande si à Montréal, il n’y aurait pas une large rééducation à faire auprès des stratèges frères d’armes qui passent les commandes et qui vivent largement des subventions au Québec à savoir que le public montréalais aurait possiblement préféré voir et entendre cet art tel qu’il est donné en Chine avec des vraies voix de femmes et non pas des travestis puisque cela n’avait pas été annoncé comme tel, avec le résultat forcément de voix fausses même si travaillées sur ces comédiens depuis un âge préscolaire.
Donc, il faudrait que la troupe revienne pour nous donner un vrai spectacle selon son concept original non-femmophobe où la mère-reine qui a engendré un fils-prince est une femme avec une voix de femme. C’est dommage car même celui qui expliquait et démontrait les façons théâtrales chinoises de marcher et d’exagérer semblait perplexe face au fait que pour la commande montréalaise, il avait fallu laisser les femmes à la maison. Il y a des gens à Montréal qui en ont marre de constater l’exclusion organisée et publiquement subventionnée des femmes dans les arts et pas seulement et qui voudraient voir les spectacles tels qu’ils sont véritablement donnés dans leur pays d’origine et non pas à des sauces faussement édulcorées. Il y a des gens à Montréal qui ne souhaitent pas revenir à la Grèce Antique où seuls les hommes avaient droit de cité, ce qui facilitait sûrement aussi la propagande puisqu’eux seuls avaient la parole.