Archives de Catégorie: critiques – spectacles

Musique pour le brunch

Parmi les musiciens qui offrent des prestations pendant le confinement COVID-19, il y a LASSO SANOU qui gagne la palme. Voici une prestation à la ngoni, petite kora, instrument à cordes infiniment harmonieux, joué de manière prodigieuse par Lasso.


Marema

Merveilleuse et adorable Marema avec sa chanson Femme d’Affaires, sa voix douce et puissante, sa présence sur scène impressionnante sur la scène extérieure du Festival international Nuits d’Afrique… Du Sénégal, elle a raflé le Prix Découvertes RFI 2014 et elle donne confiance pour l’avenir du monde !

Marema
Femme d’affaires

#nuitsdafrique

festivalnuitsdafrique.com


Casuarina

Le Brésil et la samba virtuose (selon le journal Le Monde) de Casuarina a fait danser toute la salle dès les premiers accords.

Un court extrait vidéo :

Casuarina au Festival international Nuits d’Afrique #nuitsdafrique

Le Festival international Nuits d’Afrique se poursuit avec les concerts en salles, les spectacles extérieurs, les ateliers, les restos et le marché Tombouctou jusqu’à dimanche. Entre autres, samedi, chansons folkloriques du Brésil pour les enfants dans la sphère et dimanche, Capoeira Brasileira.

festivalnuitsdafrique.com du 9 au 21 juillet 2019.


Traversées

Unis sur scène pour un deuxième opus après dix années de travail en collaboration, l’ensemble Constantinople et le griot Ablaye Cissoko nous a offert un concert sur un nuage avec un amalgame de cordes anciennes d’origines lointaines et distinctes et de voix soyeuses. C’était littéralement fabuleux. En voici un court extrait :

Festival international Nuits d’Afrique 2019
Constantinople et Ablaye Cissoko
Traversées

Comme on le voit, Ablaye Cissoko chantait en mandingue et jouait de la kora, alors que Constantinople chantait d’anciens poèmes persans et jouait du setâr (un instrument de 5 millénaires), de la viole de gambe et des percussions multiples.

Merci au Festival international Nuits d’Afrique de nous offrir des concerts d’une telle qualité.

#nuitsdafrique


Elida Almeida

Elida Almeida aux Nuits d’Afrique pour la 3e fois et elle reviendra certainement si on se fie au public qui chantait et dansait avec elle !

fina 2019. elidaalmeida. cap vert

Du Cap Vert, cette chanteuse est super féminine et super dynamique, aussi bonne dans les chansons douces que dans tous les différents rythmes de son île, elle sait faire participer son public, elle ferait un magnifique coup de coeur pour le Festival international Nuits d’Afrique 2019.

Vidéo : https://youtu.be/5CuJ9XsWwMY

Elida Almeida aux Nuits d’Afrique 2019
extrait d’une chanson à propos de son ex !

Le Festival international Nuits d’Afrique débute officiellement ce soir et se poursuit jusqu’au 21 juillet.


Nuits d’Afrique 2019

Le Festival international Nuits d’Afrique, 33e édition

135 concerts et activités dont 7 séries de concerts présentés dans 6 salles, du 9 au 21 juillet et sur le site extérieur du 16 au 21 juillet.

ÉCLECTIQUE, AUTHENTIQUE ET TOUJOURS AUSSI RASSEMBLEUR
Des légendes chez les hommes mais aussi à ce festival unique dans sa volonté chaque année d’intégrer les femmes exceptionnelles aux grands spectacles, des voix de femmes dont Da Cruz que l’on dit la nouvelle TINA TURNER brésilienne et des VOIX DU MONDE spectaculaires de tous les styles incluant le reggae, en provenance du Cap Vert, du Cameroun, de La Réunion… plus la Révélation de l’année, Djely Tapa.

Montréal sera musicale, dansante et festive pendant la 33e édition du Festival International Nuits d’Afrique où se rencontrent des cultures d’Afrique, des Antilles et d’Amérique latine. La Colombie, le Mali, Haiti, le Sénégal, l’Algérie… Salif Keita, Marema, EMDE, Tambours sacrés, Elida Almeida, Hakim Salhi, Joyce N’Sana, Taafé Fanga, Coco Em, La Pirogue, Valérie Ékoumé, Carlos Placeres, Jah9, La Nuits de la kora,  Rendez-vous mandingue et…. Tabou Combo.

Disques Nuits d’Afrique
Le CD Compilation 2019 offre un magnifique aperçu des plus grands artistes qui se produiront sur scène cette année. Coup de coeur : toujours la kora avec Ablaye Cissoko  jumelée aux sons innovateurs et recherchés de Constantinople !

Je vous suggère d’aller sur le site de Nuits d’Afrique pour préentendre tout ce beau monde de la musique du monde et sélectionner vos concerts. On peut se procurer les billets à l’unité ou en forfaits et bien sûr toute la programmation extérieure sera gratuite.

festivalnuitsdafrique.com


IHOZO

Le règne de Karugaju

IHOZO le regne de karugaju

Samedi soir le Groupe IHOZO présentait pour son vingtième anniversaire un spectacle théâtre-danse-chants-musique rwandais, une création locale absolument magnifique, drôle, originale à retenir.

Rassemblant sur scène plus de vingt comédiennes-comédiens et danseuses-danseurs, Le règne de Karugaju raconte une histoire datant d’avant les colonisations européennes d’un roi africain qui sur son lit de mort lègue son royaume à sa fille au lieu de l’éternellement obligatoire mâle souvent violent de la famille. Elle, Karugaju, doit donc accepter, puis comprendre que son frère fera tout pour se débarrasser d’elle et prendre sa place, allant jusqu’à planifier de brûler les récoltes et affamer son peuple pour régner dessus. Mais Karugaju, en tant que femme, ressent les choses et agit de manière proactive, prévoyant toutes les calamités auxquelles s’adonnera son frère pour parvenir à ses fins.

Ce sont des artistes de Montréal qui ont créé ce bijou de théâtre dansé accompagné d’une bande son musicale chantée. Les costumes des danseuses et danseurs changent pour chacune des 10 performances sur deux actes, avec entracte.

1529803774207Le texte aussi est un réel bijou, avec nombre de répliques craquantes qui vous font éclater de rire ou réagir positivement. Les danses sont douces rappelant l’éloigné sud-pacifique ou par moments un peu l’Inde avec des sauts typiquement africains légers. Les chants et tambours dans ce spectacle sont doux comme une brise sans parler du bonheur affiché par tous les artistes qui, selon les regards et les sourires visibles, les hommes et les femmes de cette troupe semblent à tout moment ressentir un réel plaisir à jouer et danser ensemble.

C’est vraiment très beau et le message est fantastique.

Par ailleurs, le Groupe IHOZO ne reçoit aucune subvention, ce qui laisse l’entier libre arbitre aux créateurs et par conséquent la pièce ne contient aucun message soi-disant politiquement correct obligé pratiqué partout à cause des intermédiaires ces 10 dernières années. Un vent de fraîcheur, vraiment ! De l’art, juste de l’art pour l’art. Sublime ! Avec en prime des artistes de toutes les tailles comme si les restrictions formattées n’existaient pas chez les êtres humains qui sont tous et toutes uniques.

L’après-spectacle était aussi infiniment chaleureux d’amitié entre le public et les artistes. J’ai passé samedi une super excellente soirée grâce au Groupe IHOZO.

ihozo.com


Danse sur kora

Un sublime dialogue inter-humains+humaines et inter-générations s’est produit spontanément au Festival international Nuits d’Afrique dimanche alors que Kandia Kora donnait son souriant spectacle inspirant et que Fodé Bamba Camara, prof de danse super sympa, s’est mis à danser des pas que tout le monde pouvait suivre facilement… ce qui a immédiatement été le cas quand une douzaine de personnes de tous âges l’ont rejoint dans le petit espace entre scène et public lors des concerts intimes dans la tente ateliers. Pour la dernière chanson, tout le monde était debout à suivre le rythme et les pas et les gestuelles.

Un spectacle rieur pour tous et toutes !

https://www.facebook.com/fodebamba.camara

https://www.musicme.com/#/Kandia-Kora/


Big Shot

bigshotUn homme seul sur scène raconte une famille aux parents drogués, un Japonais de Vancouver, un policier du transport public sans chauffeur…

Jon Lachlan Stewart a écrit cette pièce et interprète en français, en anglais et même en Japonais sans oublier l’ultime phrase délicieusement traduite en franglais de vrai anglais avec des mots français. Pour sa présentation au Québec, il a obtenu l’aide géniale de Mélodie Roussel, entre autres, et Georgina Beaty ainsi que Melissa Kay Langille et Paul Ahmarani.

La pièce se déroule comme un film avec les flashbacks qu’il faut pour ramener l’histoire sur ses rails après des scènes dans lesquelles il parle en lieu et place de sa mère droguée qui parle de son mari, un coké perfide et sans âme. Lui, après une enfance dans les salles de cinéma à voir n’importe quels films de son choix, est en détox et cherche à quitter le fond du baril en sortant de chez lui, même si c’est pour aller à un Rouge Party où il croisera ce vieil ami auteur d’un film affreusement mièvre qui l’aurait fait pleurer comme tout le monde s’il n’avait pas été si mièvrement plate et pour lequel tout le monde s’accorde à lui lécher les bottes dans ce monde de big shots (gros bonnets) où à tout moment un big shot (coup de feu) peut tout faire voler en éclats.

L’auteur et interpète Jon Lachlan Stewart mord à pleines dents toute la scène de Big Shot du début à la fin et adore surprendre son public, autant par le texte que par la performance. C’est vraiment du théâtre hors du commun avec surtitres en français pour la majeure partie du spectacle présenté en anglais. C’est aussi une incursion solide dans la vie d’un drogué qui se demande ce qu’il fait là et d’un immigré qui rigole bien de quelques petites vengeances en douce.

Big Shot présentement à voir jusqu’au 29 avril au Théâtre Prospero à Montréal.

http://montreal157.blogspot.ca/2017/03/big-shot.html

 

 

 


MULIATS

MULIATS, theatre innu québécoisQuand un envahisseur débarque, sa première priorité est de tout raser et de remplacer les anciens petits et grands réalisateurs par ses pions et imposer ses nouvelles façons de supérioriser ses intérêts.

À partir de là, les délogés typiquement crient à l’aide et au bandit voleur. Sauf que l’écrasant s’attend à cela de la part de l’écrasé qui devra soit tenter de survivre en ayant perdu ses réalisations et souffrir la douleur de voir des truands se targuer des crédits de ses efforts de toute une vie, de toute une décennie, de toutes ses idées et énergies investies jour après jour, année après année.

Alors comment faire ? Critiquer, alors que l’envahisseur a déjà prêché sa bonne parole et commis des lois contre le discours haineux qu’il a provoqué ? Simuler, comme le recommandait un philosophe grec, risque de nous engager dans la collabo et la perte de toute façon de nos actifs et libertés aux côtés de stratèges bien organisés.

On a vu à nombreuses reprises sur Terre des envahisseurs, les Blancs partout où ils voulaient faire fortune puis déguerpir avec le butin et autres situations semblables parfois à plusieurs reprises comme ici d’abord avec les colons Français puis quand les Anglais ont décidé de les déloger en brûlant systématiquement leurs maisons et leurs récoltes et en redivisant à leur manière les terres.

Mais il reste les gens qui restent, même histoire pour ceux ou celles qui auraient créé une entreprise et se seraient fait voler le fruit de leur travail. Ces hommes et ces femmes ont été volontairement cassés par leurs bourreaux qui typiquement feront pour eux-mêmes une propagande de victimes alors que les véritables victimes ne peuvent rien dire, rien faire puisque les prêcheurs ont déjà mis la majorité de leur bord. Comment se faire entendre ? Comment rétablir l’entente avec les descendants à la suite de tant de destruction ?

Les humains brimés risquent d’avoir les nerfs à vif et de réagir au quart de tour, passer donc pour violents. Les humains en haut du pavé, quant à eux, n’ont pas envie de perdre leurs acquis, ni au profit de ceux à qui ils les ont enlevés ni à d’autres qui voudraient tout leur prendre pour recommencer leur petit jeu de guerre.

C’est un peu le problème que propose MULIATS, un mot titre d’une pièce de théâtre qui en innu, c’est-à-dire dans la langue du peuple autochtone qui vit juste au sud du peuple inuit, signifie Montréal.

« Vous savez toujours mieux que les Indiens ce qui est bon pour les Indiens »

Toute femme vous dira que l’on pourrait remplacer le mot Indiens par le mot femmes. Remplacer le mot Blancs par le mot hommes. Et la mauvaise blague, c’est qu’au pays de la langue française, ils ont réussi à imposer que le mot Homme prenne la place des hommes et des femmes alors même que sans femmes il n’y aurait pas d’humains. Quels imposteurs à la fin !

Alors comment faire ? Aller voir la pièce et discuter avec eux en appréciant l’opportunité d’échange et aussi le délicieux thé nordique qu’ils offrent au public à la fin de chaque représentation.

MULIATS est présenté au Théâtre Denise Pelletier jusqu’au 20 février 2016. C’est une oeuvre collective de la jeune compagnie MENUENTUAN qui rassemble des Québécois et des Autochtones. MULIATS raconte deux jeunes, un Montréalais et un Innu qui partagent un appartement en colocation et qui doivent quotidiennement faire face aux chocs des cultures qui s’ignorent tout en ayant vécu côte à côte depuis des siècles. C’est un peu comme cette semaine, alors que j’ai tenu la porte deux fois de suite à une personne qui s’est entêtée à me parler en anglais…

http://montreal157.blogspot.ca/2016/01/muliats-theatre-innu.html