Premier roman bouleversant de Marthe Saint-Laurent, notre salvatrice dédiée aux femmes et à la cyberintimidation. Avec ce récit qui est partiellement autobiographique, on comprend enfin tout le cheminement qui a mené à sa fabuleuse et magnifique force de caractère.
Un chagrin incommensurable
La mort à ma table débute un peu comme un roman à l’eau de rose, deux amoureux qui rattrapent le temps perdu, 20 ans après leur rencontre initiale. C’est le grand Amour partagé, doublé de Passion avec des promesses moulées dans le béton. Puis, alors qu’ils sont mariés mais n’ont pas prévu de testament, son mari meurt d’une crise cardiaque. À 40 ans !
Journal, Amour, décès, retour en arrière, réflexion, hommage
Construit un peu à la façon d’un journal mais aussi d’un hommage puisque le dernier chapitre est consacré à un roman inachevé de sa plume à lui , La mort à ma table dépeint tout l’amour que l’on peut ressentir pour l’âme soeur ainsi que toute la cruauté et le désespoir de perdre l’être aimé après si peu de temps ensemble alors que tout allait si bien entre eux.
Après vous avoir fait couler de chaudes larmes dans le déroulement du décès, l’auteure raconte sa survie et se questionne, réfléchit sur la vie et ses embûches et à quoi ça rime et comment y faire face ou être incapable d’y faire face, les amis qui s’envolent, qui se sentent impuissants. Et puis pourquoi faut-il qu’il y ait des gens qui profitent de votre désarroi émotif pour vous accabler à des fins d’argent et de possessions ? Et puis l’auteure dans ce récit nous fait aussi le bonheur de nous raconter ses folles années d’étudiante au moment de leur rencontre.
CITATIONS /EXTRAITS
« Depuis le début de ce chemin de croix, je m’interroge très souvent sur la mauvaise foi humaine. Mon expérience me traumatise. À force de devoir me défendre, j’en arrive certains jours à me lever et à douter de moi. J’en suis à douter de mes actions, de mes intentions, si bien que le regard que je pose sur moi se transmue et je dois me secouer pour conserver une image de moi qui soit le plus près de la réalité. C’est bête, mais plus nous devons nous justifier, nous défendre, plus nous croyons être en faute. » (p. 94)
« Pour toute réponse, mes yeux hagards implorent de l’aide. Comme si elle avait le pouvoir de m’envoyer avec toi ou de te ramener à moi. Comme si quelqu’un pouvait me délivrer de ce mauvais sort. Est-ce possible que cette mauvaise plaisanterie s’achève ? » (p. 65)
« De qui sommes-nous à la merci ? Mes valeurs, mes croyances et même mes certitudes se confondent et se fragilisent tout à coup comme un château de cartes. Je constate que je n’ai plus d’assise, plus de repères, que ma vie devient quelque chose de tout à fait approximatif, éphémère et volatile. Jamais, dans ma vie, je n’ai ressenti autant d’incertitude, de vertige et d’insécurité. » (pp. 69-70)
« Entre-temps, l’opinion des autres ne m’importe pas, l’envie que l’on me manifeste me laisse de glace, les mensonges que l’on nourrit à mon sujet, et encore davantage sur ma vie, ne m’atteignent plus. » (p. 143)
« J’ai également appris la signification de ces mots dans toute leur profondeur : mort, vie, douleur, injustice et avarice. » (p. 145)
Toutes les émotions passent dans ce livre, premier roman de Marthe Saint-Laurent, La mort à ma table, publié chez Béliveau éditeur.
29 avril 2014 at 13 h 17 min
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30 décembre 2014 at 0 h 45 min
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