CINÉMA : Guilty of Romance

Tant qu’ils ne vous riront pas en pleine face de vous voir pleurer

Trilogie de la haine
Dernier volet de la trilogie consacrée à la haine par le réalisateur Sion Sono, Guilty of Romance se présente à prime abord comme une critique acérée de la société japonaise machiste, ayant pour base un meurtre survenu dans les parages d’hôtels de passe fluos à l’esthétique pop-trash dans des fonds de ruelles tokyoïtes.

LES PERSONNAGES
Il y a deux femmes principales dans ce film et une troisième qui ne donne pas sa place. Les hommes horriblement machos sont accessoires. La haine et la violence, la méchanceté et l’imposition du pouvoir sont omniprésents sous toutes sortes de formes.

Épouse préservée
La première femme est mariée à un écrivain célèbre qui la préserve. Bourgeoise au foyer, ses uniques préoccupations se limitent à s’assurer qu’il a son savon de Marseille, à lui préparer son thé pour 21h et à lui replacer ses pantoufles de façon à ce qu’il glisse les pieds dedans quand il se lève ou quand il rentre à la maison. Elle s’ennuie à mourir. Elle part à la recherche d’elle-même et fait des rencontres. Rapidement une machesse la découvre et veut lui faire faire de la photo.

Prof mal dans sa peau, en clair-obscur
Le caractère sombre auquel elle sera sérieusement confrontée est une femme en apparence sobre et poétique, professeure de lettres à l’université Toto. Infiniment mal dans sa peau, elle a cependant besoin de vivre quotidiennement son côté sombre, kafkaïen. Elle nourrit une haine d’elle-même qui la fera tendre une main haineuse à l’épouse d’écrivain pour l’amener là où elle veut la mener, là où elle se détruira elle-même.

La troisième femme, je crois qu’il faut la découvrir au fil du film.

La haine
La haine et la violence rassemblent plusieurs personnages qui marquent leur pouvoir par leurs haussements de ton, les sons gutturaux et les regards soutenus, la baise sans ménagement, le discours souriant et suave mais tellement dur, les contrats qui redoublent de valeur et les moyens pour se faire payer.

La collusion
Le plus étonnant, c’est qu’au retour du cinéma, je me suis mise à penser que la collusion et les attrapes n’existent pas que dans les bas-fonds de la société… Sans en avoir l’air, ce film raconte cela aussi. La collusion chez les individus haineux, qui ne sont jamais satisfaits de ce qu’ils ont, si riches et bourgeois qu’ils soient ; les coups montés pour détruire la vie de ceux qui ne s’y attendent pas, qui cherchent simplement à se distraire et sur lesquels ils s’acharneront tant qu’ils ne leur riront pas en pleine face de les voir pleurer. Et de ce genre d’individus, on en trouve aussi chez nous.

Un film bouleversant
C’est certainement un film bouleversant dans lequel les machos sont les rois et les femmes en subissent les conséquences. Violence et érotisme sont au rendez-vous mais, l’air de ne s’en prendre qu’à cela, Guilty of Romance démonte aussi ultimement le coup monté.

On trouve deux vidéos de ce film sur Youtube :

et

GUILTY OF ROMANCE de Sion Sono
Japon. 2011. 112 min. v.o. japonaise avec s.‐t. français
Distribution : K‐Films Amérique
Avec : Megumi Kagurazaka, Miki Mizuno, Makoto Togashi

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À propos de montreal157

Fondatrice de ServicesMontreal.com en 2002 et auparavant guide chez About.com en 2000, j'écris en ligne depuis 1996. Voir tous les articles par montreal157

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